La grande distribution ne jure que par les chiffres. Et ceux-ci sont sans appel. Au deuxième trimestre 2016, les marques de PME sont les seules à afficher une croissance de leurs ventes selon Nielsen. Dans le détail, les ETI (entreprises de taille intermédiaire) progressent de 3,9%, les PME de 5,1% et les TPE bondissent de 9,2%. Face à elles, les MDD sont en recul de 1,7% et les grandes marques de 1%. Maigre consolation pour celles-ci, elles détiennent toujours 52,8% de parts de marché mais la tendance est clairement du côté des autres marques fabricants de moins de 50 salariés. Dans le détail, la croissance dans les grandes surfaces provient à 48% des PME, à 20% des TPE et à 32% des ETI. Incroyable. Les entreprises de moins de 250millions de chiffre d’affaires apportent 100% de la croissance du chiffre d’affaires total des grandes surfaces. Ce sont elles, les véritables pépites de la distribution actuellement, pas les produits stars des grandes marques. “Elles tirent même leur épingle du jeu de la guerre des prix”, ose ajouter Bruno Lesbros, chef d’équipe chez Nielsen en décryptant ces chiffres. Il reconnaît qu’“elles souffrent, mais comme la bataille des prix se fait sur le top 1?000 des références, les petites marques sont épargnées et les enseignes font tout de même rentrer les PME beaucoup plus facilement en magasin.” Le plébiscite des enseignes envers leurs fournisseurs poids plume remonte à quatre ans. “Les PME sont un excellent moyen pour les enseignes de se différencier par l’assortiment, poursuit Bruno Lesbros. En outre, dans le contexte actuel de crise des filières agricoles, se battre aux côtés des PME locales constitue un outil marketing non négligeable”. Pour Franck Lecomte, directeur général des Grandes Sources de Watwiller et de Carola, deux eaux d’origine alsacienne, cet engouement aurait trois raisons plus terre à terre. “Les marques de PME ont toujours maintenu des marges élevées pour la distribution et sont une source de revenus relativement stable car les clients locaux y sont très attachés. Deuxième raison, elles sont devenues plus innovantes et prennent plus de risque, un facteur réactivité apprécié par les enseignes. Enfin, le développement durable est devenu un axe stratégique et les distributeurs considèrent les PME comme de véritables richesses à long terme”. Bémol toutefois du spécialiste de Nielsen: cette croissance constituerait le rattrapage d’une politique qui s’est faite à leur détriment pendant de longues
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