Révolue, l’ère du greenwashing? Les discours moralisateurs sur l’environnement n’ont plus la cote. Aujourd’hui, le cheval de bataille de 52% des entreprises, tous secteurs confondus, se décline en trois lettres: RSE pour responsabilité sociétale des entreprises. En témoigne la multiplication des rapports développement durable publiés, chaque année, en marge des rapports financiers. “Un rapport RSE ne se cantonne pas à sa dimension environnementale. Il évoque le traitement des salariés, l’implication de l’entreprise sur le territoire local ou national et, in fine, sa vocation à être citoyenne”, indique le sociologue Philippe Moati. Du pain béni, en somme, pour la communication institutionnelle des entreprises auprès de leurs clients. Et un axe de travail, planifié sur le long terme, pour les plus engagées. Les acteurs de la distribution ce sont, depuis une dizaine d’années (parfois plus, pour certains), attelés à la tâche: “quand on nourrit et accueille des millions de personnes, que l’on transforme des millions de produits, on a de vraies responsabilités par rapport à ses clients et aux habitants”, affirme Marie-Hélène Boidin-Dubrule, directrice développement durable du groupe Auchan. Un volontarisme d’abord motivé par les réglementations actuelles et à venir.
Nécessité fait loiÀ la loi NRE, appliquée en 2001, qui imposait aux sociétés cotées d’inclure, dans leur rapport annuel, des informations sociales, environnementales et sociétales, s’est greffé un décret issu du Grenelle II et publié le 24?avril 2012 destiné à étendre l’obligation de reporting à toutes les entreprises (hors PME) et renforcer la crédibilité des informations diffusées. Une législation anticipée par la plupart des sociétés concernées. “En intégrant dans leur stratégie la demande sociale qui leur est adressée par le corps politique, elles ont pris les devants par rapport à la réglementation”, souligne Philippe Moati. Cette logique d’autorégulation s’opère dans la distribution, à travers des réflexions partagées à l’échelle de la profession. Huit enseignes de la FCD ont, ainsi, expérimenté l’affichage environnemental en magasins, entre2011 et2012.Pour Marc Jacouton, dirigeant-fondateur de RSE Management, “une réglementation vertueuse va entraîner l’ensemble des acteurs économiques dans une dynamique volontaire”. Et leur offrir, en outre, une solide parade contre les accusations de greenwashing. “L’avantage d’avoir un cadre réglementaire qui fixe des critères applicables à tous et vérifiables met les entreprises sur un même pied d’égalité et permet d’identifier les bons élèves”, ajoute Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l’environnement. Car à l’heure d’Internet et des réseaux sociaux, la transparence des pratiques prime sur