Rencontre avec François Attali, psychanalyste, directeur du marketing stratégique et de la R&D, Sodiaal, lors de l’Université d’été de GS1 France.
Vous êtes psychanalyste et aussi homme de marketing… c’est peu commun…Le marketing et la psychanalyse sont deux langues qui vont très bien ensemble, ne serait-ce que parce que les consommateurs ne sont pas des unités marchandes, mais des êtres humains. Les comprendre, c’est optimiser notre chance de faire bien du commerce.
On évoque souvent la dualité entre monde virtuel et réel, entre on et offline? Qu’en pensez-vous? En évoquant la dualité, on met l’accent sur un parallélisme, sur deux vies, sur un écart, une division. Au fond, cela pose deux questions essentielles. D’abord celle de l’identité que le virtuel repose en d’autres termes. Qui suis-je? Et quel est ce rapport d’altérité à l’image de moi-même? Mais cela pose surtout la question de l’écart: quelle est la part du réel dans la représentation des choses et dans les choses elles-mêmes. Sachant que cet écart est le point de démarcation de notre pensée, de notre culture occidentale. Un point qui s’enracine, en particulier, sur l’écart que l’on veut bâtir entre le physique et l’esprit, entre la matière et l’esprit. La matière, en référence au corps mais, aussi, à ce qui se passe dans le commerce où l’on s’aperçoit que ce qui donne de la valeur aux produits, c’est, justement, leur dimension immatérielle. Et l’on sait bien que la valeur ajoutée dans le commerce passe par la transformation et la visualisation, c’est-à-dire par la dimension psychologique des produits. Moi qui travaille pour des producteurs de matière première, je dois dire que