Suite au départ de Casino, Mercialys vole de ses propres ailes et accélère son développement dans les périphéries de province, avec un objectif : ancrer son patrimoine au cœur des territoires.
Société créée en 2005 par le groupe Casino (qui en est sorti en avril dernier), Mercialys a arbitré et transformé une partie de son patrimoine immobilier. Ce spécialiste des périphéries, détient 50 centres commerciaux attenant aux locomotives alimentaires, situés pour les trois quarts sur la diagonale reliant Rennes à Besançon, en Corse et sur l’île de la Réunion. Le patrimoine de Mercialys est ancré dans les territoires, selon un choix stratégique d’accessibilité physique et de prix. Son mix-marchand repose sur le ratio 20-80 % de produits de consommation courante, avec une exposition au textile parmi les plus faibles du secteur. “Nous avons mis en place des outils spécifiquement locaux mais déployables au niveau national, en travaillant sur des zones de chalandises courtes et des bassins de vie pour développer la fidélité sur une consommation récurrente” explique Vincent Ravat, directeur général de Mercialys. En moyenne, les visiteurs des galeries Mercialys viennent 30 à 40 fois par an, une fois tous les 10 jours, pour une durée de 30 à 40 minutes. Depuis 2015, la société s’est constituée sa propre base de données qualifiée, sur toutes ses zones de chalandises. Elle compte 1,5 million de consommateurs. Prévu dans le programme de désendettement du groupe, le départ de Casino dans le tour de table de Mercialys a amené la société à réinternaliser différentes fonctions, dont celles de back office, de manière à fonctionner sans dépendre de prestataires. Elle a également fait pivoter son pipeline pour que le parc immobilier ne soit pas uniquement positionné sur des sites Casino et s’ouvre à une diversification géographique. “Notre patrimoine n’est plus mono-ancré mais s’adosse, sur déjà plus de 10 % de nos actifs, aux autres enseignes alimentaires”, note le directeur général. Pour son développement, la foncière cible le “croissant fertile français”, les zones à forte croissance démographique ou aux flux migratoires positifs qui ont connu un fort développement économique, à savoir le littoral, la frontière franco-suisse, la Bretagne, la Corse et la Réunion.
Des projets à venir
Les galeries Mercialys ont connu une baisse de fréquentation de -15 % au premier semestre, comparé à 2019 et de -10 % du chiffre d’affaires. “Ce différentiel révèle une plus grande efficacité dans la consommation de nos clients qui viennent moins souvent mais pour acheter plus, avec une plus grande préparation en amont”, constate Vincent Ravat qui observe un tassement du “taux de flânerie”. Le premier trimestre 2022 poursuit la tendance de 2021 avec quelques bémols sur les perspectives liés à la résurgence de la crise sanitaire à travers de nouveaux variants du Covid-19, la campagne pré-présidentielle et celle des législatives à venir, la guerre en Ukraine et l’inflation qui ont, pêle-mêle, freiné la consommation et rendent plus difficile l’analyse des performances. Quant à la hausse des prix du carburant, qui pourraient entraver les 85 % Français propriétaires d’un véhicule dans leurs déplacements, le directeur général n’est pas inquiet : “Même s’ils doivent réduire la durée de leur trajet, nos galeries se situent sur leur passage”, souligne-t-il. D’ici la fin de l’année, la foncière va poursuivre son développement et densifier son maillage territorial. “2022 est une année d’investissement net dans notre patrimoine immobilier qui portera ses fruits en 2023. 27 sites sont concernés par des projets potentiels”, annonce Vincent Ravat. En parallèle, Mercialys va initier de la croissance externe afin de consolider son rôle d’acteur multi-alimentaire et proposera des opérations mixtes sur la plupart de ses sites, à l’image du programme Saint-Denis (93), qui prévoit la requalification complète d’une des entrées de ville, avec la construction de logements en étages, la transformation d’une supérette Aldi relocalisée en pied d’immeubles, ou encore l’ouverture d’un restaurant “guinguette” au bord du canal.