Les acteurs de la supply chain multiplient les tests, que ce soit en entrepôts, sur les routes et au cœur des centres-villes. Les technologies visent l’omni-canalité en temps réel tandis que les mini-hubs et consignes automatisées proposent de nouveaux flux à un client désireux d’être servi quand il le souhaite. Par Jean-Bernard Gallois
Des réseaux tentaculaires d’entrepôts robotisés, de casiers automatiques, de véhicules décarbonés, de centres de distribution polyvalents… et de systèmes d’informations visant l’omnicanalité. Ces dernières années, les outils se sont multipliés pour apporter une réponse aux attentes des consommateurs, variables et parfois contradictoires. « Le consommateur veut du choix, un nombre de référence important et la personnalisation des produits, explique Ludovic Lamaud, directeur général adjoint développement et innovation chez ID Logistics. Il souhaite également de la visibilité en temps réel, savoir quand sa commande a été passée, prise en compte, préparée et envoyée. Il s’attend à de l’immédiateté, et pour cela, il est nécessaire que le produit soit le plus possible en stock pour pouvoir être livré en 24h-48h, quand il l’a choisi et où il l’a choisi. » La course à la vitesse, où la livraison le jour même a été standardisée par Amazon et dopée par le quick commerce, n’est plus d’actualité. Parmi les principales attentes des e-consommateurs, selon une étude réalisée par la Fevad en 2022, deux sont liées à la supply chain : 52 % des consommateurs estiment que le respect des délais de livraison est important (en baisse de 8 points par rapport à 2021) et 31 % estiment importants les sujets de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), un chiffre en hausse de 4 points. « Certains e-commerçants vont préférer livrer mieux que livrer vite, synthétise Guillaume Asconchilo, manager supply chain au sein du cabinet de transformation Bartle. Cette course à la rapidité peut même desservir le distributeur auprès de certains clients. » Intervenant lors du salon SITL en mars dernier, Kiabi, qui transporte chaque année 300 millions de pièces importées d’Asie et distribuées en Europe via trois entrepôts (2 en Espagne et 1 en France) a indiqué réfléchir à ne plus livrer tous les jours ses magasins pour s’assurer un stock complet en permanence. « La vitesse n’est pas primordiale et le consommateur est dans une recherche de fluidité de livraison davantage que de rapidité », insiste Yannick Buisson, directeur général France, Europe centrale et Europe de l’ouest chez FM Logistic.
Logistique urbaine durable
L’engagement RSE des enseignes et des logisticiens n’est pas pour rien dans cette évolution. « Avec l’acquisition de Colisweb, en 2022, notre offre de livraison “dernier kilomètre” permet de livrer le client final sur rendez-vous, sept jours sur sept », indique Ludovic Lamaud. Cette offre répond aux problématiques d’accès aux zones à faibles émissions mises en place dans 11 métropoles et qui seront 43 au total en 2025. Un casse-tête à démêler pour les logisticiens qui peuvent reprendre le cadre national des chartes de logistique urbaines durables dont le déploiement est volontaire sur les territoires. En Bretagne, « la charte a été signée le 21 juin 2021 à Rennes Métropole et nous avons établi le dialogue entre les commerçants, les transporteurs et la collectivité pour faire émerger les points noirs et