Les tops et les flops

L’offre bio a envahi tous les rayons, de l’alimentaire aux détergents, et elle est maintenant une alternative bien installée, pouvant couvrir quasiment tous les produits proposés dans une grande surface. Mais l’exhaustivité n’assure pas forcément la réussite. Le point sur les produits qui tirent le bio vers le haut, ceux qui déclinent, et ceux qui n’ont jamais décollé… Les valeurs sûres Le lait. Avec presque 215millions d’euros de chiffre d’affaires, il reste le premier marché de produits bio (il représente même 11,6% de tous les produits bio vendus en France). Et même si les Français boivent sensiblement moins de lait qu’avant, la France reste un poids lourd de la production mondiale. Le bio suit donc la tendance, en représentant 10,4% des 23,9millions de tonnes de la production laitière annuelle.Les œufs. Avec 193millions d’euros de chiffre d’affaires et une valeur ajoutée gustative et environnementale fortement ressentie par les consommateurs, les œufs bio ont su trouver leur place dans ce secteur pourtant très concurrentiel côté label puisque le bio représente quasiment 18% des parts de marché.Les jus de fruit. Depuis que le jus d’orange – ou un autre?! – est devenu un incontournable de la table du petit-déjeuner, le bio a suivi le mouvement, pour grappiller 6,4% des parts de marché pour un chiffre d’affaires annuel de 107millions d’euros. Les produits qui décollent Les huiles. Avec +23,58%, c’est la plus belle croissance de l’année qui surfe, notamment, sur l’image “saine” du bio qui représente 7,4% de la totalité des ventes d’huiles de cuisine.Jambon cuit. Avec +16,26%, il affiche une très belle progression pour un produit où le bio ne vient que récemment d’arriver. En effet, avec seulement 2% de parts de marché pour le bio, et compte tenu de la dynamique actuelle du produit, l’avenir s’annonce prometteur.Toasts, galettes et crackers. Avec +10,63%, c’est une remarquable progression d’un produit sur un secteur que le bio a totalement su conquérir puisqu’il représente, pratiquement, 42% des parts de marché. Les flops Les fruits de mer surgelés. (-33,36%). Alors que la demande de sécurité alimentaire pour les produits de la mer est importante, le segment du surgelé bio n’a jamais réussi à tirer son épingle du jeu, et continue même son effondrement.Les barres céréalières. (-21,78%). Il s’agit là d’un problème assez similaire au surgelé: congélation et transformation excessive du produit sont jugées incompatibles avec une certaine idée du bio qui préfère le lait ou les œufs non transformés. Les apéritifs anisés (-16,73%). Les parts de marché du bio dans ce secteur viennent même de passer sous la barre des 1%. Dans la catégorie des boissons alcoolisées, seul le vin a réussi à tirer (un peu) son épingle du jeu d’un secteur qui reste l’un des plus gros échecs du bio. Note: chiffres issus des données recueillies par le cabinet IRI Worldwide sur les douze derniers mois. Quand le drive booste le bio Le développement du bio avait tendance à ralentir petit à petit. Le drive pourrait bien lui redonner un coup de fouet. Ce nouveau mode de distribution qui redessine la manière de consommer en grande surface fait, en effet, la part belle aux produits bio qui représentent 4,2% des ventes (contre 3,1% à l’intérieur du magasin). Pour Jacques Dupré, directeur Insights du cabinet d’études de marché IRI Worldwide, ce dynamisme du bio dans les ventes en drive correspond à une triple logique. D’abord le profil de la clientèle du drive, composée majoritairement de jeunes ménages avec enfants, où les deux parents sont actifs. “C’est un profil souvent très sensible aux questions de santé et donc au bio”, ajoute-t-il. Ensuite, l’offre de produits plus restreinte en drive privilégie les produits de marques de distributeurs justement très présents sur le créneau du bio. Enfin, les interfaces des sites de certains magasins permettent, en un clic, d’afficher l’intégralité de l’offre bio, la rendant, ainsi, plus visible.

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