Elles rêvent toutes, un jour, d’inventer le chocolat en poudre ou la pâte à tartiner qui révolutionneront le petit-déjeuner des enfants. Mais en attendant de trouver le produit culte d’une génération, les entreprises alimentaires innovent, testent et inondent le marché de chips à l’huître ou de petits pois grillés au Wasabi. À quelques jours de l’ouverture du Salon international de l’agroalimentaire (Sial), qui se tiendra à Paris du 21 au 25?octobre, le carrefour des tendances du secteur, la première industrie de France semble afficher au grand jour sa capacité à innover – 61% des entreprises agroalimentaires de dix salariés ou plus ont innové en 2011, selon l’Ania(1) -, quand la filière automobile, à l’inverse s’enlise. L’envers du décor est toutefois plus sombre: baisse du pouvoir d’achat, flambée des matières premières, libéralisation des marchés mondiaux: le contexte économique joue en la défaveur de ces entreprises qui voient leurs coûts de production grimper alors que la demande s’essouffle. Sauront-elles, comme elles l’ont fait jusque-là, surmonter la crise, en 2013 et au-delà? Tout dépend, avant tout, de la façon dont les consommateurs vont accueillir ces innovations.
Crise de confianceRedorer son blason après des Français: c’est le premier combat de l’industrie agroalimentaire. Souvent associée à la “junk food”, elle se bat, depuis l’éclatement des scandales sanitaires, dans les années 90, contre une image d’empoisonneur public qui, par empressement ou cupidité, néglige la santé de ses consommateurs. Le dossier brûlant des OGM qui revient régulièrement sur la scène publique, ravive les soupçons. Celui des additifs pose encore question. Des doutes que les industriels s’échinent à dissiper, en faisant preuve, selon Alexander Law, directeur économie et innovation à l’Ania, “d’une exemplarité