Etat de crise. Alors que la France vient de perdre son triple A et que l’Europe s’enfonce dans une politique d’austérité, les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2013 font figures d’épouvantails pour les entrepreneurs. Grands groupes, PME, industriels ou commerçants: tous vont devoir mettre la main à la poche et participer à l’effort budgétaire de 37 Mds€. Objectif: réduire le déficit public à 3% du PIB dès 2013, alors que la dette publique de la France atteint 91% du PIB au deuxième trimestre 2012 (1832,6 Mds€), le tout dans une perspective de croissance quasi nulle. Un plan drastique d’économies qui implique une hausse des prélèvements de 20 Mds€ (PLF + PLFSS) et une baisse des dépenses publiques. En bref: un durcissement de la pression fiscale, tous secteurs confondus. Les entreprises pourront-elles suivre? “Le PLF 2013 nous inquiète beaucoup dans la mesure où il conduit à un choc fiscal extrêmement fort, de l’ordre de 1,6% du PIB, alors même que nous sommes dans une situation de stagnation économique”, concède Jacques Creyssel, président de la Fédération des entreprises de la distribution et du commerce (FCD). Et pour cause: la fiscalité française, qui pèse sur au moins 34% du capital des entreprises dégageant des profits, via l’impôt sur les sociétés, est déjà l’une des plus lourdes d’Europe.
Abus d’impôts“La France est un grand pays, avec une fiscalité de grand pays. Dans sa catégorie, elle doit toutefois veiller à ne pas être décrochée, car une règle trop dissuasive aboutirait