Mettre fin à la guerre des prix, “ce mal dont on crève tous”, a lancé Richard Panquiault, directeur général de l’Ilec (Institut de liaison et d’études des industries de consommation)… Un “monde qui s’essouffle”, a repris Jean-Philippe Girard, son homologue à la tête de l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania). La guerre des prix menée ces dernières années dans la grande distribution a fait peu de vainqueurs, un bon nombre de laissés pour compte et des clients désorientés. “Toutes les études montrent que la première chose que les consommateurs regardent est le prix mais cela ne veut pas forcément dire qu’il va acheter moins cher, indique Xavier Terlet, fondateur de XTC World innovation. En France, on a toujours raisonné avec ce rapport qualité/prix. Mais il ne veut absolument rien dire. “Si l’on baisse le prix, on baisse la qualité”, estime ce faiseur d’innovations qui préfère parler de rapport bénéfice/prix. “Si le produit est pratique pour une pause snacking, le consommateur est prêt à le payer plus cher. De même pour le gluten, où une hausse de 15 centimes d’euros est possible.” D’ailleurs, 64% des Français sont prêts à payer plus cher leurs produits alimentaires, indiquait un sondage Ifop réalisé en février dernier et 70% des Français sont prêts à consommer plus responsable, selon un sondage de l’ONG WWF publié en octobre. Dont acte avec le phénomène C’est qui le patron?, la marque du consommateur qui va écouler 30millions de litres cette année en versant 39 centimes d’euros pour l’agriculteur sur un prix de vente de 99 centimes.
Défiance des consommateurs Est-ce le signe d’un changement profond de mentalités dans la distribution? “La grande distribution alimentaire est aujourd’hui au carrefour de plusieurs tendances sur fond de baisse