Tout a commencé à Bobigny, en septembre2013. Enfin presque. Car c’est en 2012 que Bricorama, après sa condamnation à ne plus ouvrir le dimanche, à la demande du syndicat Force Ouvrière (FO), s’est lancé dans un combat juridique sans merci contre Castorama et Leroy Merlin, pour concurrence déloyale. “Je me trouvais dans une situation tout à fait incroyable où mes concurrents avaient obtenu des autorisations et dérogations qui m’avaient toujours été refusées. Ou alors, dans le cas contraire, ils ouvraient en toute illégalité”, raconte le PDG de l’enseigne, Jean-Claude Bourrelier. Deux fois débouté, en décembre2012 puis en avril2013, ce dernier a enfin obtenu gain de cause auprès du tribunal de commerce de Bobigny. Verdict: Castorama et Leroy Merlin ont eux aussi été condamnés à fermer quinze de leurs points de vente franciliens. Une décision à laquelle les deux géants du bricolage ont toujours refusé de se soumettre.
Distorsion de concurrenceVictime d’un système de dérogations complexes, Bricorama a fait apparaître au grand jour les limites de la loi Mallié. Entrée en vigueur en 2009, cette première réponse législative aux commerçants a élargi le champ des ouvertures dominicales dans les zones touristiques et les PUCE. Mais, très vite, elle a fini par engendrer une situation kafkaïenne. “À côté des dérogations permanentes de droit, des dérogations