Déçus, les consommateurs du bio? Après avoir connu une glorieuse ascension et multiplié par quatre sa croissance, durant ces dix dernières années, le marché du bio arrive à saturation. “Le marché ne va pas se casser la figure, mais je ne vois pas où sont les poches de report de voix. Tous les gens qui n’ont pas été sensibilisés ces cinq dernières années ne vont pas l’être maintenant”, analyse Gil Rivière-Wekstein, fondateur de la revue Agriculture et Environnement. Tout l’enjeu, pour le segment, va donc être de fidéliser, malgré un positionnement prix qui, par temps de crise, s’annonce comme une épine dans le pied. Même les plus optimistes, les acteurs du marché, comme Gilles Piquet-Pellorce, directeur général de Biocoop, laisse présager “un marché difficile en 2012”.
Peu de réachat“Dans la période d’austérité budgétaire, la marge de manœuvre apportée au bio pour qu’il se développe me semble limitée”, estime Gil Rivière-Wekstein. Talon d’Achille du bio: le réachat. Si, en grande distribution, le taux de pénétration du bio dépasse les 90%, trop souvent, les acheteurs ne transforment pas l’essai et n’en font pas un achat quotidien. Le journaliste note, par ailleurs, qu’entre 2009 et 2010, selon le baromètre CSA-Agence Bio, le segment a perdu 33% de ses consommateurs quotidiens qui n’ont pas re-consommé bio.Des chiffres qui interrogent sur les promesses du bio et le cœur de cible de ce marché: écologistes engagés? CSP + urbain? 35-50 ans? Jeune retraité soucieux de sa santé ou maman qui attend son