Le plaisir, nouveau mantra des distributeurs. Plus besoin de courir place de la Madeleine, à Paris, pour s’offrir sa mini-réglette de calissons ou son étui de caramels à la fleur de sel de l’Ile de Ré: c’est Fauchon qui débarque directement dans les rayons des GMS. L’épicerie de luxe s’introduit dans les chariots d’hypermarché. “Les comportements d’achat ne sont plus conditionnés par l’appartenance sociale ou le revenu moyen mais sont mués par le désir et le plaisir”, constate Éric Carabajal, directeur du Popai France. Qu’importe les moyens, seule la jouissance compte? “L’homme est né pour le plaisir: il le sent, il n’en faut point d’autre preuve. Il suit donc sa raison en se donnant au plaisir”, écrivait Blaise Pascal dans son Discours sur les Passions de l’Amour. Tout comme le penseur ascétique, d’ordinaire plus versé dans l’austérité que l’hédonisme, décrivait la fulgurance du désir sur l’être humain, les distributeurs ont compris que les Français gardaient toujours quelques euros dans leur poche pour s’offrir (ou offrir) une petite gâterie. La gourmandise ne date pas d’hier. Cela fait belle lurette que les grands magasins ont installé un espace épicerie fine en leur sein quand, jusqu’alors, les GMS cantonnaient ces segments à la période de Noël et de quelques événements récurrents dans l’année. Qu’est-ce qui explique l’intérêt soudain de la grande distribution pour l’épicerie fine?
Essor de la proximitéD’abord, parce qu’elles ont une marge de progression sur ce marché. ”27% de ces produits gourmands sont vendus en GMS, 24% en GSS et 22%