4e Vendée Globe pour Arnaud Boissières et 2e pour La Mie Câline, cette fois en co-sponsoring aux côtés de Artisans-Artipôle, avec un projet plus ambitieux, mais surtout l’envie de partager avec son réseau de franchisés. Appropriation immédiate.
Décembre 2015. Arnaud Boissières envoie un mail à David Giraudeau, directeur général de l’enseigne La Mie Câline. “Au début, David s’est dit : je vais à sa rencontre, mais le monde de la voile, ce n’est pas pour nous, c’est trop cher en termes de sponsoring. Finalement, les deux ont bien connecté. Arnaud préparait le Vendée Globe 2016, son troisième. Il lui manquait une queue de budget qui correspondait pour nous à une campagne d’affichage. C’est comme cela que l’aventure a commencé. Et Arnaud a fini 3e !”, raconte Anne Rampillon, responsable de la communication de La Mie Câline. Comme souvent, c’est l’humain qui l’a emporté. “Généralement, les marques s’intéressent à un univers en lien avec leur image. Nous, nous avons fait les choses à l’envers. C’est vraiment la personnalité d’Arnaud qui collait parfaitement à nos valeurs, puis, ensuite, celles de la voile. Nous sommes Vendéens, donc forcément, cela nous parlait un peu”, s’amuse-t-elle.
Le partenariat est signé pour un an avec deux objectifs principaux : renforcer la notoriété et l’image de l’enseigne mais, aussi, fédérer le réseau de franchisés. “Lorsque nous avons annoncé notre décision en réunion du personnel – Arnaud était présent –, il y a eu un accueil mémorable. On a senti qu’il se passait quelque chose et que tout le monde était derrière le projet. Les franchisés, même éloignés du monde de la mer, étaient eux aussi enthousiastes. Le Vendée Globe parle à tout le monde. Il y a eu une appropriation immédiate”, se souvient-elle.
En mer, sur le retour du Vendée Globe 2016 où il a dû lever le pied pour ne pas enchaîner les avaries, Arnaud appelle La Mie Câline pour leur proposer un projet comprenant un vrai défi technologique. Gagné. Après cette première édition, La Mie Câline souhaite s’engager dans la durée à la fois pour construire un projet plus ambitieux avec Arnaud et pour se donner le temps de capitaliser sur la notoriété et l’image de la marque. À la différence avec d’autres sponsors, Arnaud est armateur de son bateau (il a racheté l’ancien Ecover 3 de Mike Golding qu’il a remis à neuf et doté de foils). Son équipe de 3 personnes gère la partie technique. Et des échanges ont lieu sur le sponsoring entre Arnaud, sa responsable de communication et ses deux co-partenaires, La Mie Câline et Artisans-Artipôle. “Nous ne sommes pas structurés comme peuvent l’être les grosses teams”, reconnaît Anne Rampillon.
Des études de notoriété ont lieu régulièrement. Les prochaines mesures, effectuées pendant la durée du Village du Vendée Globe, seront connues à la fin de l’année, sachant qu’au global, il faudra aussi consolider les résultats obtenus sur les autres villages, puisque depuis 2017, il y a eu deux Transat Jacques Vabre et une Route du Rhum où La Mie Câline a, aussi, pu faire partager ses valeurs et son savoir-faire auprès du grand public, via son stand et son food-truck.
Un skipper très présent
Évidemment, l’aventure est aussi partagée au sein du réseau, notamment avec des sorties en mer ou lors des baptêmes des bateaux. “Nous avons la chance d’avoir un skipper très présent, il est à bord à chaque fois. C’est un vrai partage expérientiel avec les équipes”, souligne-t-elle. Arnaud est également présent à toutes les réunions du personnel et conventions avec les franchisés. “Nous avons une plateforme collaborative, en interne, que nous avons baptisé la Calinosphère, où tous ceux qui travaillent pour l’enseigne peuvent retrouver toutes les dernières informations avant même que les media ne soient dans la boucle, souligne Anne Rampillon. On sait que c’est LE sujet qui va tous nous préoccuper pendant 3 mois et faire le lit de toutes les conversations au quotidien”. Pour accompagner le navigateur, l’enseigne a mis en place une course privée sur Virtual Regatta. “Il y a des fans chez nous ! L’idée, c’est de se challenger et de faire le Vendée Globe aux côtés d’Arnaud, à notre façon”, ajoute-t-elle. Quant aux enjeux, l’enseigne reste très réaliste côté sportif. “Quand Arnaud parle de ses objectifs, il se voit bien dans les 10 premiers. On sait que l’on ne gagnera pas le Vendée Globe, mais cela ne fait pas partie de nos objectifs. Le projet est à la hauteur de ce que l’on peut investir et de nos attentes, raconte Anne Rampillon. Mais finir un 4e Vendée Globe consécutif, ce n’est pas anodin ! Nous le mettons d’ailleurs en valeur dans notre communication. Pour nous, c’est Arnaud Puissance 4. On est fiers de l’accompagner sur ce projet. Le Vendée Globe, c’est son rêve, sa passion. Il aimerait finir en 85 jours. On lui souhaite et on est de tout cœur derrière lui pour qu’il réussisse !”
Arnaud Boissières dit Cali
Puissance 4
“C’est un gros privilège et un honneur d’être au départ. Il y a 4 ans j’avais déjà La Mie Câline comme partenaire. Artisans Artipôle a répondu pour être au départ le 8 novembre. C’est quand même rare d’avoir un partenaire qui s’engage dans la durée. C’est important de le souligner. De mon côté, j’entame mon 4e Vendée Globe. L’objectif c’est forcément de faire mieux. J’ai mis 91 jours la dernière fois. Mike Golding avait fait 88 jours avec ce bateau. Je me dis que si je peux faire 85 jours, cela ferait un petit clin d’œil à la Vendée. Ce sera un beau résultat. Quand tu vois les bateaux d’à côté, ça fait largement peur. Jérémie fait peur. Donc l’objectif, c’est de se faire plaisir, partager un maximum, faire vivre le projet avec mes partenaires, faire vivre le projet avec les scolaires chaque jour. Je suis vendéen d’adoption et c’est un sacré
atout d’être installé aux Sables et d’avoir des partenaires qui sont proches de mon projet, proches aussi de mon caractère et proches de l’équipe. On est une petite équipe, un petit projet. Mais finalement, il n’y a pas de petit projet quand tu fais le Vendée Globe. C’est à fond tout le temps pour n’importe quel concurrent. C’est très intense. C’est une tranche de vie, mine de rien, parce que 3 mois en mer, avant il faut le préparer, se qualifier. J’ai la chance d’avoir des partenaires qui n’ont pas failli. Ils ont toujours été avec moi, solidaires les uns envers les autres, pour dire que quoi qu’il arrive, ce départ du Vendée Globe, on le prendra en novembre. On a eu des retards sur le chantier, on s’est adaptés. On dit que les marins s’adaptent, c’était l’occasion ou jamais. En 2008, c’était la crise financière. Cette fois, c’est une pandémie mondiale, des gens en meurent, c’est plus que sérieux. Il faut être vigilants. On a des masques. Le village sera différent, le départ sera différent. On s’adapte, on se transforme pour parvenir à échanger avec les scolaires, avec les sponsors. C’est à nous de nous adapter. Le monde de demain sera différent, comme pour le Vendée Globe. On va vivre avec, et ce serait bien que l’on montre l’exemple. À nous de nous réinventer.”