Régulièrement accusée d’accroître le risque de maladies chroniques – diabète, obésité et parfois même cancers – l’alimentation industrielle et ses potentielles dérives continuent d’alimenter les débats scientifiques. Le plus ancien sujet de discorde, mais aussi celui qui revient le plus régulièrement sur la table, est l’aspartame, sur lequel l’Efsa doit publier un avis scientifique en novembre prochain. Affaire classée pour une partie de la communauté médicale, l’édulcorant de synthèse préféré des fabricants de soda fait de nouveau parler de lui. Certains toxicologues, dont les membres du réseau RES (Réseau Environnement Santé), critiquent sévèrement la position de l’agence européenne sur l’innocuité de l’aspartame en considérant qu’il y a fraude à l’expertise. De son côté, Aurèle Clémencin, responsable scientifique chez Noteo, explique que “l’évaluation des risques opérée par cette institution ferait l’objet d’un certain nombre de manquements, notamment sur la durée des études qui, souvent, ne sont pas assez longues pour observer des effets transgénérationnels, à très long terme, sur les organismes”. Faut-il dès lors troquer l’aspartame contre la Stevia?
Aspartame: faux procès?Pour Bernard Guy-Grand, l’ancien chef du service de médecine et nutrition de l’Hôtel-Dieu à Paris, aucune molécule n’a été autant étudiée que l’aspartame. Et les conclusions se recoupent: “il n’y a, chez l’homme, aucune preuve