La demande en bio s’accroît

7 Français sur 10 mangent de la viande bio. À une époque où l’on n’a jamais autant parlé d’antispécisme et de végétarisme, force est de constater que nos régimes alimentaires carnés ont toujours la cote. Et le bio s’installe naturellement comme un facteur d’achat supplémentaire sur ce marché, comme ailleurs. D’après un sondage Ifop publié en avril2017, pour 79% des personnes interrogées, la viande bio est issue d’élevages respectueux du bien-être animal. 77% l’estiment même bénéfique pour la santé comme pour l’environnement. L’argument éthique et social compte aussi, puisque selon 7 sondés sur 10, acheter de la viande bio contribue à mieux rémunérer les producteurs. Toutefois, si Interbev annonce “un avenir radieux” à la filière bio, il n’en reste pas moins quelques blocages à lever. En premier lieu, ceux de l’offre et du prix. Le porc en sous-offre C’est tout particulièrement le cas des espèces dont la production bio est en sous-offre par rapport à la demande des consommateurs. Le porc bio, notamment, ne représente que 0,5% à 1% de la production. L’alimentation animale bio étant 2 à 3 fois plus chère que la conventionnelle et la conversion en bio impliquant un changement radical des systèmes de production, le prix des bêtes en a été logiquement impacté. “Un porc bio se vend 4?euros le kilo, contre 1?euro en moyenne pour un porc conventionnel”, indique Philippe Cabarat, président de la commission bio d’Interbev. Résultat, le porc bio se fait rare dans les rayons des GMS, malgré le désir des Français d’en consommer. “Les volumes demeurent faibles, or la demande est là. Il nous faudrait être présents partout, dans tous les segments et favoriser tous les circuits de distribution existants”, ajoute-t-il. Afin de remédier au problème, la filière travaille à une plus grande valorisation de la viande bio. “Le bio nous offre l’opportunité d’élargir notre panel de produits en investissant, par exemple, le rayon des plats cuisinés, du baby food, ou de la consommation nomade”, poursuit le président. Par ailleurs, l’utilisation de la carcasse entière permettrait de mieux valoriser l’animal. “On devrait avoir 4 jambons pour chaque porc plutôt que 2”, soutient Philippe Cabarat. La filière s’est fixée pour objectif de s’engager dans une logique de dialogue, à tous les échelons de la chaîne alimentaire. Bon “à manger” et “à penser” La ligne défendue par Interbev est claire: la viande bio doit s’inscrire dans un modèle agricole pérenne qui repose à la fois sur une planification de la production et une contractualisation avec la GMS, selon un axe de commerce équitable nord-nord. De fait, la population française est, pour une grande partie des consommateurs, de plus en plus attentive aux conditions d’élevage, d’environnement et de bien-être animal. “La filière viande se doit de tenir compte de toutes ces attentes et avancer dans ce sens”, souligne Denis Lerouge, directeur de la communication et responsable des études chez Interbev. Plus encore que le bio, ce dernier promeut une démarche d’entreprise globale, incluant à la fois la RSE mais également le Plan Filière émis à la suite des EGA 2017. Au cours de ces débats, les représentants de chaque espèce avaient déclaré vouloir renforcer les garanties sur la qualité de leurs produits. “Deux dimensions complémentaires sont à développer: le “bon à manger” et le “bon à penser”, c’est-à-dire qu’il faut se préoccuper autant de la notion de qualité de nos produits que des conditions dans lesquelles ils sont fabriqués en favorisant l’approvisionnement local et les filières de proximité”, indique le responsable. Si le bio est l’une des réponses aux problématiques de la filière, il n’est pas la seule. Alors que les consommateurs plébiscitent le Made in France, le local s’impose comme le second fer de lance des acteurs de la viande.

La demande en bio s’accroît

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