Plus d’un mois et demi après la réouverture des commerces non essentiels, les clients sont retournés en magasin. Pour autant, les achats ont surtout constitué un rattrapage. Les consommateurs souhaitent des mesures de sécurité renforcée lorsqu’ils font leurs courses.
Par Jean-Bernard Gallois
“Nous pouvons constater un retour, en partie, à la situation précédant le confinement, en termes de fréquentation de circuits, de fréquence des achats et des paniers moyens”. Le discours d’Yves Marin, associé au cabinet Bartle est clair : une reprise des achats différés mais sans plus. Grand sourire du côté des centres commerciaux avec une fréquentation qui
augmente régulièrement depuis l’ouverture des commerces non alimentaires le 11 mai dernier. “Pour la sixième semaine consécutive au déconfinement, la fréquentation s’affiche à 84 % en comparaison de la même période, souligne Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux en citant le panel national Quantaflow/CNCC. Elle s’améliore de 9 % par rapport à la cinquième semaine”. Le responsable indique, en comparaison, que les centres commerciaux dans les pays européens ont enregistré des performances de reprise moins encourageantes. La tendance devrait se poursuivre avec des cinémas qui ont rouvert le 22 juin et les soldes qui débuteront le 15 juillet prochain. “Les remontées des enseignes adhérentes du CNCC font état de bons taux de transformation et de paniers moyens élevés”, poursuit Gontran Thüring.
Peur du contact physique Les chiffres évoluent de manière similaire du côté des commerces de centre-ville. “La moyenne de chiffre d’affaires depuis le début juin est en augmentation entre +3 % et +6 %, indique Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos. Mais le trafic se situe à -20 % en-dessous de ce qu’on constatait l’an dernier à la même période. Signe positif, le panier moyen
remonté par nos adhérents est en moyenne plus élevé de +15 % par rapport à l’an dernier. Après une fréquentation des magasins du commerce spécialisé restée faible sur le mois de mai (entre -30 % et -40 % de la fréquentation habituelle) et des ventes à -32,2 %, les achats de textile sont les plus touchés par le confinement car les clients veulent toucher les produits et les essayer. Le textile homme, qui allait mal (en moyenne, des ventes en baisse de -30 %) a été en progression sur la semaine du 8 au 14 juin… La difficulté est que ces enseignes spécialisées ont une activité cumulée en chute de -40 % par rapport à l’an passé à l’issue des cinq premiers mois de l’année. “Les secteurs qui ont le plus souffert depuis la mi-mai sont ceux nécessitant un contact physique comme l’équipement de la personne, la parfumerie ou les cosmétiques où la promiscuité est perçue comme intrusive et perturbante”,