Vache folle, veau aux hormones, listériose… La liste non exhaustive des scandales alimentaires qui ont marqué ces 15 dernières années pèse comme une ombre sur les industries agroalimentaires qui, pour la grande majorité d’entre elles, n’ont rien à se reprocher. Et lorsque ces entreprises innovent, souvent avec l’aide des scientifiques, les soupçons du consommateur renaissent: et si ce que nous mangions était dangereux? De son côté, pourtant, l’Anses(1) confirme, dans sa deuxième étude de l’alimentation totale, publiée en juin2011, “le bon niveau de maîtrise des risques sanitaires associés à la présence potentielle de contaminants chimiques dans les aliments en France”.Il n’empêche: le doute persiste. Parfois à raison? L’innocuité des additifs, largement utilisés par les industriels pour rehausser le goût des aliments transformés ou, encore, celle des OGM, reste à prouver. Résultat: alors que la tendance, grâce aux normes réglementaires et sanitaires mais aussi aux innovations, tend plutôt à s’améliorer, “les consommateurs ont, à l’inverse, le sentiment que la qualité des produits alimentaires s’est dégradée, durant ces dix dernières années”, constate l’économiste Philippe Moati.
CleanlabelUn sentiment de défiance que les industriels prennent très au sérieux, en orientant leurs innovations sur le cleanlabel, ces produits sans additifs qui revendiquent la naturalité. “Le cleanlabel, c’est réduire le nombre de constituants chargés d’interrogations, type ingrédients additifs, pour se concentrer sur les matières premières qui constituent un produit”, explique Gilles Trystram, directeur d’AgroParisTech. Ces produits simplifiés sont, en réalité, beaucoup plus sophistiqués qu’ils n’y paraissent. “Ils nécessitent un incrément technologique qui aide à stabiliser et obtenir certaines propriétés ou fonctions”, continue-t-il. Sans compter que certains de ces additifs se révèlent aussi indispensables en termes de sécurité sanitaire.Des