Jean-René Buisson

Points de Vente : L’Ania a réalisé et adressé un questionnaire aux candidats pour les interpeller et les appeler à se positionner sur les thématiques clés du secteur. Quelle est l’ambition de cette initiative?Jean-René Buisson : Ce questionnaire constitue un aiguillon qui leur permet de s’exprimer sur ce sujet central de la vie quotidienne des Français, mais qui pourtant reste très marginal dans les thèmes de campagne. Il est destiné à faire prendre position aux candidats de manière non équivoque sur chacune de nos préoccupations. C’est la première fois que le secteur se positionne de cette manière dans une campagne présidentielle. À travers cette plateforme présidentielle, nous souhaitons transmettre en toute transparence à nos adhérents, aux entreprises, et aux consommateurs-électeurs, toutes les informations liées à l’alimentation dans le cadre de la campagne électorale présidentielle et législative de 2012. Un site Internet spécialement dédié est mis à disposition avec les réponses des candidats, les rendez-vous avec les équipes de campagne et les prises de positions nous concernant:www.ania-presidentielles2012.fr.Quelles sont, selon vous, les préoccupations actuelles du secteur agroalimentaire français et les mesures phares attendues du prochain président de la République?Les préoccupations actuelles, qui se retrouvent dans notre questionnaire, sont: la confiance des consommateurs envers les produits alimentaires et sur la lutte contre l’obésité, le prix et le pouvoir d’achat, la compétitivité du secteur agroalimentaire, l’exportation agroalimentaire française, l’indépendance alimentaire de la France et la prise en compte de l’alimentation dans les préoccupations politiques. A un moment critique de notre histoire économique, la politique impulsée par le futur président, au cours de la période 2012 – 2017, est essentielle pour l’avenir du secteur. Nous attendons des prises de position et des engagements.Quelle est la responsabilité de l’État et des entreprises en terme de qualité, de prix, etc., de confiance des consommateurs dans leur alimentation?Paradoxalement, l’année de l’inscription du repas français au patrimoine immatériel de l’Unesco, l’industrie agroalimentaire - qui bénéficie d’une très belle image à l’étranger - est attaquée de toutes parts, en particulier sur les questions d’obésité, d’utilisation de substances qui seraient à l’origine de tous les maux (Bisphénol A, aspartame, pesticides …). Pourtant, nous assistons aujourd’hui à une mobilisation des entreprises sur ces dossiers, à travers plus de 300 engagements que nous avons recensés au sein du secteur (mise en place de chartes nutritionnelles, mise en place du Fonds Français pour l’Alimentation & la Santé, modification des règles déontologiques de communication diffusées par l’ARPP, financement de programmes courts d’éducation, ainsi que beaucoup d’autres engagements individuels ou collectifs visant, notamment, à optimiser la composition nutritionnelle des aliments). Nous tenons à rappeler qu’en France, si l’obésité reste un problème de santé publique, elle tend néanmoins à se stabiliser chez les enfants. De plus, le taux d’obésité infantile en France est nettement inférieur comparé à d’autres pays comme les États-Unis. Il nous semble aujourd’hui important que les pouvoirs publics prennent également leurs responsabilités en ne laissant pas libre cours à ces déclarations malvenues et dangereuses qui pourraient nuire à l’ensemble des efforts engagés.(*)Association Nationale des Industries Alimentaires.

Jean-René Buisson

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