
Emporté par la vague de l’intelligence artificielle, le commerce vit sa deuxième révolution numérique, après celle du e-commerce. Ces algorithmes surpuissants offrent de nouveaux outils de performance aux retailers, en back office comme en magasin. De quoi booster la productivité des équipes, améliorer les process de vente et enrichir la relation clients. À ce rythme, le robot pourrait bien devenir le meilleur ami de l’homme… Par Cécile Buffard
La déferlante IA envahit le commerce. Alors que 98 % des entreprises françaises prévoient d’augmenter leur budget IT lié à l’intelligence artificielle en 2026, selon le baromètre publié par l’éditeur Akeneo, pas un jour ne se passe sans qu’un distributeur ou une marque n’annonce un nouveau service ou application nourri aux algorithmes « intelligents ». « Nous pensions que la vague de l’IA monterait d’ici 3 ou 4 ans mais en 18 mois, elle s’est imposée sur le marché, notamment portée par l’IA générative et agentique », constate Tanguy Meriadec, VP sales d’Akeneo. Le spécialiste mondial de la gestion de l’information et de l’expérience produit (PIM et PX), qui a mesuré le taux d’utilisation des fonctionnalités dopées l’IA auprès de ses clients, a pu constater que 50 % d’entre eux en faisaient un usage très avancé. Les distributeurs se montrent particulièrement friands de la collecte d’informations automatisée, qui permet d’uniformiser les données, images et documents, d’extraire les attributs de chaque produit et de détecter les incohérences dans les échanges de données. « En combinant centralisation, optimisation et gestion de l’information produit, l’IA réduit le travail manuel des équipes marketing et double la vitesse de sortie d’un nouveau produit ou d’une vente en ligne », assure le directeur. L’éditeur a développé une interface ouverte à toutes les parties prenantes du commerce : fournisseurs, marques et (re)vendeurs. « Notre solution permet aux e-commerçants d’augmenter le taux de conversion de leur site internet grâce à des titres, des descriptions produits, et des balises SEO optimisées », explique Tanguy Meriadec. L’IA d’Akeneo analyse aussi les retours clients qu’elle corrèle aux parcours d’achat et identifie les points de friction ou erreurs à corriger. « Nous ajoutons une brique analytique qui va dorénavant interpréter les avis clients pour évaluer la pertinence du contenu mis en avant sur le site ». Akeneo qui compte quelque 2 000 clients actifs, parmi eux 25 entreprises du CAC 40 et des retailers français tels que Zadig & Voltaire ou Courir, leur propose d’enrichir leurs contenus via l’IA et de les diffuser sur tous les canaux de distribution (e-commerce, marketplace, mobile, catalogue papier ou BtoB), à l’échelle internationale. « Beaucoup de clients qui commencent à se frotter aux marchés étrangers ont besoin d’un socle solide pour accélérer la traduction et la localisation des informations produits », note le vice-président.
Pacte avec le diable Si l’IA révolutionne le quotidien des enseignes, facilitant la tâche des salariés et renforçant les capacités d’achalandage des enseignes, le défi reste de taille pour les entreprises qui ne disposent pas toujours des infrastructures et outils pour obtenir une donnée structurée et de qualité. « L’absence d’une gouvernance de la donnée est le premier frein au déploiement massif de l’IA. Trop de clients se lancent dans le développement d’une