Quelle légitimité, aujourd’hui, pour le non-alimentaire en GMS ? La différenciation en hyper est attaquée de toute part. D’abord par les spécialistes présents sur chaque catégorie avec une largeur et une profondeur d’offres bien plus grande, ensuite par le e-commerce sur le prix. Ce n’est pas nouveau, la rentabilité n’est pas au rendez-vous. Encore moins en période de tension sur le pouvoir d’achat. Ce qui fait dire à François-Xavier O’Mahony, responsable conseil en management distribution chez Accenture, qu’aujourd’hui, “la seule légitimité naturelle de l’hyper sur le non-alimentaire, c’est le consommable, comme la papeterie ou les piles, c’est-à-dire des produits vendus toute l’année et dont la gestion s’apparente à celle des produits alimentaires. Cela dit, en travaillant mieux leur offre saisonnoère, les hyper peuvent conquérir des territoires de légitimité”. En tout cas, l’heure n’est plus forcément au tout sous le même toit. Les gammes se resserrent. Par exemple, sur le textile, “les GSA ne cherchent plus à concurrencer les grandes chaînes comme H&M, Gap ou Zara sur les aspects très mode. Après avoir, pendant plusieurs années, voulu offrir une largeur et une profondeur de gamme importante, elles ont adopté une nouvelle stratégie en se concentrant sur des basiques vendus toute l’année, comme les sous-vêtements, les jeans, les tee-shirts ou les vêtements pour enfants”, souligne Gil Yaniv, directeur associé du cabinet de consultants Diagma, spécialisé en supply chain et très actif sur les problématiques textile.Et la tension sur le pouvoir d’achat, la hausse des matières premières obligent, encore, les enseignes à adopter des stratégies à bas coûts. Du coup, il est très compliqué de mettre en place une supply chain assez fine qui coûte relativement cher face à un produit basique. “Cela dit, la GSA, avec moins de collections, moins de rotations, une largeur et une profondeur de gamme moindre, n’a pas forcément besoin d’une telle précision et d’une telle réactivité. En revanche, en GSS, c’est primordial. D’autant qu’elles doivent offrir plusieurs collections à l’année et donc optimiser les préparations de commandes afin d’assurer le plus vite possible la livraison en magasin et le rassortiment des rayons”, souligne Julien Boissy, consultant logistique chez Hardis, l’éditeur de Reflex. Et ça les spécialistes, notamment du secteur textile, l’ont bien compris. “Ils gèrent de manière très intégrées leurs collections en s’appuyant sur une planification et une prévision des ventes qui leur permet d’acheter au plus juste au bon moment, d’allouer le stock de manière judicieuse, magasin par magasin, et de fixer des prix, en cours de saison, en anticipant les problèmes découlement d’un produit afin d’accélérer les ventes. C’est ce que l’on appelle la démarque dynamique”, précise François-Xavier O’Mahony. De leur côté, les GSA ont beaucoup travaillé la catégorie textile en s’inspirant des méthodes appliquées par les chaînes spécialisées. Elles ont notamment misé davantage sur les prévisions et la planification, tout en concentrant leur offre sur les basiques. De quoi réduire, ainsi, leurs stocks et leurs invendus. Les enseignes ont, notamment, appliqué des recettes qui ont fait leurs preuves dans d’autres secteurs avec
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