La bonne santé d’un secteur repose, en partie, sur la formation de ses opérateurs. Pour entrer dans la grande distribution, nul besoin d’être diplômé, seule la motivation compte, à défaut de vocation. Toutefois, face aux évolutions du marché, l’alternance et la VAE offrent des outils efficaces pour monter en compétences et armer les collaborateurs face aux nouveaux défis.
1. L’alternance, clé d’entrée pour les jeunes
Il y a quatre ans, la réforme de la formation professionnelle avait créé un « big bang », obligeant le secteur à se réformer à marche forcée. Toutefois, parmi les effets vertueux de la loi du 5 septembre 2018, figure la place prépondérante désormais accordée à l’apprentissage, ouvrant le champ des Centres de Formation d’Apprentis (CFA), en permettant à tout dispensateur de formation déclaré de mettre en œuvre des actions d’apprentissage. Le CFA-CODIS (groupe IGS) est l’un de ces organismes. Créée en 1991, l’école propose des formations en alternance du Bac Professionnel au Mastère (Bac+5) sur le secteur des métiers du commerce, de la vente et du marketing. Les cours en présentiel et les ateliers, notamment dans le magasin d’application (le CODIS Shop, voir encadré), sont donnés sur le campus, situé rue de Paradis (Paris 10e) mais de nombreuses formations sont également délivrées en visio-conférence. Particularité de l’établissement, il s’agit d’un ancien centre commercial, transformé en centre de formation et qui raconte, ainsi, un petit bout de l’histoire du commerce.
Des jeunes qui se cherchent Le groupe IGS dispose d’un réseau de 9 000 entreprises partenaires du Groupe IGS permettant l’intégration, chaque année, de plus de 8 000 alternants. Sébastien Malige, directeur d’activité du CFA CODIS, insiste sur l’importance d’accueillir des jeunes, parfois un peu perdus dans leur orientation, dès les premiers niveaux de qualification. « La grande distribution a cet immense avantage de recruter tous les profils, même faiblement diplômés. C’est un tremplin pour des jeunes qui étaient, jusque-là, en rupture avec la scolarité, mais pas uniquement. Nous avons aujourd’hui aussi bien des jeunes en premier niveau de qualification jusqu’à des postes à Bac+5 qui se préparent à des postes de direction », explique-t-il. La première mission des équipes pédagogiques du CFA est d’identifier quel poste pourrait convenir à quel profil en fonction des besoins exprimés par les entreprises. « Il est essentiel de proposer une adéquation entre les attentes des professionnels et les compétences des futurs salariés », ajoute le directeur. Une relation tripartite se met ainsi en place entre le CFA, l’entreprise et l’alternant. Selon leur profil, leur âge et leur situation, les étudiants peuvent postuler à deux types de contrat : le contrat d’apprentissage, qui s’adresse à des jeunes de 16 à 29 ans révolus ou le contrat de professionnalisation, pour les moins de 26 ans, demandeurs d’emploi de 26 ans et plus, les bénéficiaires du RSA, de l’allocation de solidarité spécifique ou aux personnes ayant bénéficié d’un contrat unique d’insertion. « Avec la réforme de la formation professionnelle, nous avons gagné la bataille de l’image de l’apprentissage, qui est désormais une voie reconnue et permet de dessiner des trajectoires d’excellence, jusqu’au Bac +5 », se réjouit Sébastien Malige. Plus les candidats avancent dans leur formation, plus l’orientation s’affine et un projet professionnel se concrétise. Des vocations naissent aussi.
Une formation professionnalisante
Après un Bac pro métiers du commerce et de la vente, les élèves peuvent poursuivre leur formation en BTS (Négociation et Digitalisation de la Relation Client ; Management Commercial Opération, Titre Chargé de Clientèle), Bac +3 (Bachelor ICD Business School Responsable Commercial et Marketing ; Licence pro management du point de vente, Licence pro e-commerce et marketing numérique) et Bac +5 (Titre ICD Business School manager relation client et marketing). En parallèle des formations théoriques, des projets pédagogiques sont proposés (Négochallenge, Business pitch, CODIS