Il y a encore dix ans, c’était, au mieux, un engagement, au pire, une marque de snobisme. Aujourd’hui, c’est un segment incontournable du marché de la grande distribution. Les produits bio sont quasiment partout, et même s’ils ne se sont pas forcément imposés comme une nouvelle norme de consommation, ils ont, en tout cas, réussi le pari d’imposer leur présence et leur prix dans une société où le pouvoir d’achat reste l’une des principales préoccupations. Fait remarquable dans l’évolution du marché du bio, son passage d’un produit de niche, certes porteur de sens mais circonscrit à une population bien ciblée, à un produit grand public. Le bio ou le “vert” – les produits labellisés bio et les produits écologiques non labellisés – ont réussi à transformer, 
en une seule décennie, un segment confidentiel en un marché dont le taux de pénétration des ménages achetant du bio au moins une fois dans l’année s’élève à 95%. Dit autrement, ce sont les ménages qui n’achètent jamais de produits bio qui représentent aujourd’hui une niche?! “Une partie des produits bio ont réussi à sortir d’une logique d’achat uniquement liée à des convictions. Les consommateurs se tournent aujourd’hui vers ces produits car ils proposent parfois – surtout dans l’alimentaire – des contenus peu connus qui attirent. Certains consommateurs en grande surface achètent même des produits bio sans le savoir?!”, explique Julia Burtin, du
