C’est beau comme une image d’Épinal. Des usines qui réouvrent leurs portes, des machines industrielles qui ronronnent à nouveau, des drapeaux tricolores qui fleurissent pour signaler les produits français dans les linéaires. Si le phénomène a émergé il y a plus de 10 ans dans les grandes surfaces alimentaires (avec les MDD terroir comme Reflets de France chez Carrefour ou Nos Régions ont du Talent chez Leclerc), le voilà désormais qui pointe son nez dans le secteur du non alimentaire. Même s’ils sont peu nombreux – depuis deux ans, on compte 24 cas de relocalisations industrielles en France –, certains distributeurs et industriels souhaitent mettre en avant une origine française en rapatriant leur production ou leur sous-traitance dans l’Hexagone. Il y a eu le réseau d’opticiens Atol en 2005, celui d’arts de la table de Geneviève Lethu en 2006, les jouets (Smoby et Meccano). Et, en 2011, des fabricants de gammes à forte valeur ajoutée, comme les tablettes numériques (Qooq) ou les skis (Rossignol). Est-on face à un épiphénomène ou une lame de fond incontournable pour le commerce de demain?
Capital ConfianceLa tendance interpelle. Car elle renvoie à un modèle économique alternatif. “A-t-on vraiment besoin de 3 paires de lunettes? De cerises à 40 € le kilo en plein mois de janvier? Le débat sur l’origine permet une prise de conscience collective: il faut cesser d’hyperconsommer comme nous le faisons actuellement”, lance Frédéric Grivot, vice président de la CGPME. S’il semble prématuré d’annoncer la fin de l’hyperconsommation, le phénomène made in France fait bel et bien son bonhomme de chemin du côté des consommateurs. Comme si,