Bon’appetech?! C’est peut-être ainsi que s’ouvriront les repas de demain. La première conférence mondiale sur la Good Food Innovation organisée à San Francisco en 2015, réunissant les start-ups et les projets les plus innovants de l’agroalimentaire, laisse à penser que naturel et artificiel coexisteront dans notre assiette. L’idée peut faire sourire ou frémir, mais les travaux scientifiques actuellement menés sur la viande, les végétaux ou les céréales nous prédisent un futur loin du 100% fait maison. Au cœur de la Silicon Valley, le saint des saints de la high-tech, les idées foisonnent… Et les investissements pleuvent. Du hamburger aux plantes (Impossible Food), au blanc de poulet à base de protéines végétales (Beyond Meat) en passant par le fromage à base de lait d’amandes (Lyrical Food): les start-ups du food osent la disruption et déconstruisent nos codes alimentaires. Loin des méthodes de production traditionnelles, les food tech ressemblent davantage à des biotech avec, en guise de cuisiniers et d’agriculteurs, une armada de physiciens, de chimistes et… d’informaticiens?! La société Hampton Creek, spécialiste des œufs végétaux (les Beyond Eggs), dont le best-seller américain Just Mayo va bientôt débarquer en France, a recruté comme vice-CEO Dan Zigmond, le data-scientist en charge du projet Google Maps. Sa mission: mettre en place un modèle simplifié de recherche des protéines utiles parmi les 400?000 variétés de plantes dans le monde comportant, chacune, des dizaines de milliers de protéines.
Guerre des viandesCette quête de la protéine à tout prix a un sens. “La FAO anticipe un doublement de la production de viande et de lait dans le monde d’ici 2050 afin de satisfaire les besoins d’une population en croissance, avec l’impact environnemental que cela implique”, rappelle le consultant Eddy Fougier. Remplacer la viande