Construire des indicateurs des impacts environnementaux des emballages, actionner les leviers des 3R, accompagner les entreprises dans leur démarche, développer des filières… Un défi colossal, urgent et vital.
Entretien avec Valentin Fournel, directeur Écoconception et Réemploi chez Citeo
Qu’est-ce qu’un bon emballage ? On entend souvent dire que le meilleur déchet est celui qui n’existe pas. C’est vrai dans 99 % des cas. Mais pas forcément pour l’emballage. Notre métier, chez Citeo, c’est justement de dire que ce n’est pas la question. Le sujet est plutôt de savoir ce qui est bon, à un moment donné, dans une situation particulière. Et forcément, là, on va avoir besoin de beaucoup plus de nuances que ce qu’aimerait entendre l’opinion publique. On a souvent tendance à tout binariser. On ne peut pas dire que tout doit être réemploi, recyclage, tout plastique ou sans plastique. Mais partout, il faut chercher à réduire l’emballage. Typiquement, un emballage ne changera en rien la vie d’un marteau. En revanche, il sera essentiel pour tous les produits nécessitant une protection, comme l’alimentaire, l’hygiène-beauté ou l’entretien de la maison. C’est important de nuancer, car on essaie de faire porter par l’emballage des sujets qui ne relèvent pas de l’emballage, mais plutôt de la surconsommation.
Comment calculer l’impact environnemental ? Tous les emballages ont un impact environnemental. Notre objectif va donc être de réduire au maximum ces impacts environnementaux qui vont tous tendre dans la même direction, dans la mesure où ils sont intercorrélés. Je pense aux émissions de CO2, à la biodiversité ou l’utilisation des ressources. Les leviers activés sur le CO2 sont extrêmement ambitieux. Mais je dirais que, quelque part, c’est plus facile dans la mesure où il existe un indicateur mesurable, utilisé