Environnement : Nouvelles technologies vertes

La lutte contre le réchauffement climatique et la protection de la planète est un sujet majeur pour les jeunes pousses de la Food Tech. Leur ambition : allier responsabilité, durabilité et rentabilité. Depuis mars dernier, nous ne nous sommes jamais autant inquiétés pour notre santé. Outre l’ombre de la Covid-19 qui continue de planer au-dessus de nos têtes, la parenthèse du confinement a été une période de remise en question durant laquelle le fait de manger sain, local et sans impact sur l’environnement est devenu la priorité d’une grande partie des Français. Selon un sondage OpinionWay pour Max Havelaar, les deux-tiers des Français ont affirmé privilégier “le responsable” pendant le confinement. À l’exception de produits importés comme le chocolat, la banane ou le café, le local La start-up Dry4Good a mis au point un procédé unique de déshydratation des aliments. Photos DR tire son épingle du jeu (à 45 %), tout comme le Made in France (39 %) et le bio (29 %). Afin de satisfaire ces attentes et valoriser les approches hyper-locales, le réseau “Tech For Good” a créé le label “Produit en Ile-de-France”. Process unique et innovant Créée en 2019, la start-up Dry4Good, spécialisée dans la déshydratation des aliments (légumes, aromates et fruits) a obtenu cette distinction après une première année de développement au cours de laquelle elle a réussi à déployer un premier prototype industriel reposant sur un procédé inédit de transformation à température ambiante qui permet de proposer une alternative à la lyophilisation, d’apporter plus de goût tout en préservant toutes les valeurs nutritionnelles et la texture des produits. Pour mettre au point cette technologie unique dans le secteur de la déshydratation, l’entreprise a bénéficié d’une levée de 1 M€ et obtenu une Bourse French Tech. En février dernier, Dry4Good a également été sélectionnée par Agoranov afin de rejoindre la verticale Industrie & Greentech de son programme d’incubation. “Ce procédé nous permet d’avoir une production la plus verte possible et locale, avec des produits sans aucun additif et un système de séchage peu énergivore” explique Romaric Janssen, cofondateur de Dry4Good. La start-up a fait le choix de l’hyper local pour conserver la fraîcheur des produits et maîtriser la logistique et le contrôle qualité. Elle s’est associée, pour ce faire, au maraîcher Le Bon Plant avec qui elle s’est organisée en filière. “Le Bon Plant nous fournit les légumes, nous les vendons et valorisons, ainsi, sa production en proposant une gamme sèche en plus de son offre fraîche”, ajoute le cofondateur. Le partenariat va aller plus loin puisque le maraîcher est en train de construire une conserverie et une légumerie dans laquelle la start-up viendrait s’installer, créant ainsi des synergies industrielles. Dry4Good propose aujourd’hui une quinzaine de références mais ambitionne d’atteindre la trentaine d’ici à la fin de l’année. En s’installant chez son producteur et en bénéficiant ainsi de tout le système local, elle prévoit de tripler ses capacités en 2021. Objectif : zéro déchet Autre sujet qui anime les jeunes pousses de la Tech : la protection de l’environnement. Depuis 2015, FoodChéri, le site de livraison de repas faits maison, composés de produits bio et de saison (40 000 plats sont préparés chaque semaine par des chefs cuisiniers) pour les entreprises ou, par le biais de sa marque Seazon, aux particuliers, s’est clairement engagé dans une démarche de réduction de son empreinte carbone. Rachetée en 2018 par Sodexo, l’entreprise a décidé de supprimer les couverts en plastique délivrés de façon automatique. Après plus d’un an de recherche et développement, elle lance aux entreprises une offre zéro déchet grâce à une solution de livraison de repas dont les contenants sont 100 % consignés. “Tous nos packagings sont désormais consignés, en plastique réutilisable et résistants à plus de 300 lavages. Ils sont fabriqués avec des matières saines, sans aucun danger au réchauffage pour les consommateurs. Chaque jour, les contenants sont collectés sur place, lavés et renvoyés vers l’atelier de production FoodChéri”, explique Marine Ricklin, directrice de la communication de FoodChéri. D’ici un mois, cette solution sera également testée chez les particuliers. Depuis 2019, l’entreprise proposait déjà des packaging 100 % écoresponsable (barquette en carton recyclable et en rPET) couverts en amidon de maïs réutilisables proposés uniquement à la demande, sacs en kraft recyclables. Pour les entreprises, FoodChéri avait mis en place un dispositif de sacs réutilisables, récupérés chaque jour par les livreurs. Ces initiatives ont déjà réduit de 20 % la part de déchets d’emballage. Lutte contre le gaspillage Lancée en juin 2016 par Lucie Basch, dans le sillon de la loi Garreau, l’application To Good to Go a vocation à lutter contre le gaspillage alimentaire tout au long de la chaîne agroalimentaire, de la fabrication à la distribution (pour rappel, un tiers de la nourriture produite dans le monde est jetée). Le projet est simple, l’application permet aux restaurateurs, commerces de bouche et supermarchés de vendre leurs invendus du jour à un prix cassé. Grâce à la géolocalisation, il est facile pour les consommateurs de récupérer leur panier. À ce jour, l’application compte 7,2 millions d’utilisateurs français, près de 14 500 cafés, hôtels ou commerces inscrits pour un total de 17,3 millions de repas sauvés de la poubelle. En 2020, et dans le cadre de la loi PACTE signée par 46 acteurs de la filière alimentaire, la start-up s’est donnée pour mission de faire l’anti-gaspi une lutte de tous les instants. Dans ce sens, elle s’est fixée 4 objectifs concrets à réaliser dans l’année : toucher 50 millions de consommateurs, collaborer avec 75 000 commerces, sensibiliser 500 écoles et influencer la législation sur le gaspillage alimentaire dans 5 pays (France, Allemagne, Danemark, Espagne et Royaume-Uni). Le succès de la start-up repose sur son business model innovant : apporter un gain financier et de nouveaux clients aux entreprises qui s’engagent à ne pas jeter. “Nous partons du principe que nous créons de la valeur puisqu’un panier valorisé à 2 euros est vendu à 4 euros sur notre site. Moyennant une commission de 1 euro, le commerçant dispose d’une valeur bénéfique et l’utilisateur réalise des économies tout en faisant un acte citoyen”, résume Sarah Chouraqui, directrice générale de Too Good To Go. Pendant le confinement, l’application a également aidé les grossistes à écouler leurs stocks. Un partenariat gagnant-gagnant qui pérennise le modèle et ses bénéfices.