Après s’être attelés aux économies d’énergie en magasin et entrepôts, les distributeurs ont lancé de multiples chantiers sur l’économie circulaire. À l’heure des discours gouvernementaux sur la sobriété énergétique, des communications chiffrées et compréhensibles vers les consommateurs sont essentielles. Par Jean-Bernard Gallois
C’est ce qui s’appelle tourner la page. Le 7 juillet dernier, Cora annonçait qu’il embarquait 100 % de ses hypermarchés dans sa démarche de réduction de la pagination de ses prospectus hebdomadaires. Ceux-ci devraient fondre d’une quarantaine de pages en moyenne à quatre petites pages. Le groupe indique que les clients peuvent aller sur le site Cora.fr grâce à un QR code pour consulter les offres ou bien s’abonner aux prospectus via le compte WhatsApp de l’enseigne. Par cette action radicale, Cora souhaite à la fois réduire son empreinte environnementale dans un contexte d’explosion du prix du papier et aussi accélérer sa digitalisation pour communiquer autrement avec ses clients.
Crise énergétique
À l’heure d’une crise énergétique amplifiée par la guerre en Ukraine et de la prise de conscience collective des effets concrets du réchauffement climatique, les enseignes poursuivent des efforts entamés voici trente ans pour limiter leur impact sur l’environnement. “Nous regardons les prises de parole RSE (responsabilité sociétale des entreprises) des enseignes toute l’année et constatons que le secteur alimentaire est bien avancé sur le sujet car exposé au quotidien aux consommateurs, lance Élisabeth Cony, fondatrice de Madame Benchmark. Tout ce qui touche les gens au niveau environnemental, les emballages, les déchets, la santé… ils le constatent directement dans les rayons et en tiennent les distributeurs pour comptables”. Les enseignes sont-elles alors plus écolos qu’auparavant ? Sans aucun doute. “Elles travaillent sur le long terme à des engagements pris sur le bilan carbone, répond Karine Sanouillet, experte grande distribution et RSE. Elles ont d’abord investi sur les scopes 1 et 2 (Cf infra) qui concernent les émissions de leurs bâtiments et de leur flotte si elle leur appartient.” Les questions de consommation d’énergie ont beaucoup occupé les distributeurs depuis une quinzaine d’années.
Effet d’entraînement
Après la fermeture des meubles frigorifiques, sujet des années 2010, l’objectif est désormais le passage au CO2 comme gaz réfrigérant. “Monoprix a écrit une trajectoire de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 en la liant à une trajectoire d’investissements financiers, souligne Karine Viel, directrice du développement durable