Tout a déjà été dit sur les Millennials. Ou plutôt, tout et son contraire. Font-ils partie de la génération Y (1980-2000)? Oui, mais en fin de cortège, juste avant leurs petits frères Z. Et avec la particularité d’être nés avec Internet. D’où leur surnom de “digital natives”, par opposition à leurs aînés, les “digital adopters”. Si les choses semblent simples sur le papier, la réalité est autrement plus complexe. “Nous sommes en face de la première génération qui n’est pas, dans ses attitudes, ses opinions et ses comportements, aussi homogène que les générations précédentes”, indique Jean-Marc Lehu, enseignant chercheur en marketing à la Sorbonne. Fait classique au demeurant, le consensus tendant, depuis la génération GI (avant 1920), à la génération silencieuse, en passant par les Boomers, puis les X, à s’effriter au fil du temps. Néanmoins, il est un élément essentiel qui distingue les Y des autres générations: ce sont des enfants de la crise. “La génération Y est la plus délicate à interpréter car elle n’a véritablement connu que des années de crise et de récession. Pour pouvoir anticiper une génération, il faut avoir une visibilité sur ses aspirations. Or, celles de la majorité de ces jeunes se résument au fait de n’avoir ni travail, ni logement, ni enfant”, résume Jean-Marc Lehu. La séquence logique de sociologie comportementale du consommateur que les spécialistes du marketing avaient l’habitude d’utiliser jusqu’alors ne fonctionne plus. Panique à bord.
Endettement collectifRétifs à l’autorité, méfiants, voire défiants, les Millennials, multitâches et connectés refusent, par principe, qu’on leur impose la marche à