Croissance soutenue, structures stables et performances supérieures à la concurrence: le commerce coopératif et associé poursuit son ascension dans l’ombre des grandes enseignes centralisées. Discrètement mais sûrement. En 2014, le secteur qui représente 30,5% de la totalité du commerce de détail, a réalisé 143 Mds € de chiffre d’affaires. Même s’il ne rejoint pas encore la présence massive des groupes intégrés qui agglomèrent environ 40% du chiffre d’affaires global, il dépasse largement le commerce franchisé. Le succès du commerce coopératif ne repose pas uniquement sur son poids, mais aussi sur sa dynamique. Depuis 11 ans que les chiffres sont publiés par l’Observatoire économique de la Fédération du commerce associé (FCA), organisation professionnelle regroupant les 89 enseignes du secteur, la croissance moyenne a toujours été supérieure à la tendance globale du marché. Et cela que ce soit au cours des années fastes comme 2003 avec +5,3% (contre +3,5% pour la moyenne du retail) ou 2007 avec +5,1% (+3,6% pour l’ensemble), que lors des années noires comme celle de la crise en 2009 où les commerces en coopératives ou en associations ont grappillé 0,9% de croissance, contre un zéro pointé pour l’ensemble du commerce de détail. Une vraie performance dans la tourmente générale.
La force du modèleMais quel est le secret du modèle pour ces résultats qui sont, a priori, loin d’être des évidences en considérant que les coopératives/associations ont une latitude stratégique moindre et un mode de fonctionnement plus “lourd” à gérer? “C’est sans conteste la nature de notre modèle qui nous permet d’afficher d’aussi bons résultats annonce, convaincu, Éric Plat, président de la Fédération du commerce coopératif et associé (FCA). En effet, notre organisation qui marie à la fois les talents et le dynamisme d’entrepreneurs indépendants avec une organisation nationale intégrée reposant sur les valeurs de la coopération et du partage, donne une autre dimension au travail dans nos enseignes. Des actionnaires locaux sont plus investis dans leur activité que des salariés qui travaillent pour un actionnaire lointain. Cela change totalement la motivation dans les centres de profit.”Ce meilleur investissement des propriétaires de points de vente qui sont actionnaires de la coopérative ou membres actifs de l’association ne se retrouve pas que dans les discours officiels des organisations