Alors que l’inflation et la crise énergétique contraignent un peu plus les dépenses des ménages, les fêtes de fin d’année s’annoncent sous le signe de la frugalité. Soucieux de maintenir, malgré tout, l’esprit de Noël, les commerçants veulent croire à l’attachement des Français à cette période festive et familiale, stratégique pour leur chiffre d’affaires et leur résultat annuel. Subie ou voulue, la consommation responsable s’impose dans les comportements d’achats qui s’orientent, de plus en plus, vers la seconde main et la sobriété vertueuse, faisant ainsi converger les intérêts économiques et environnementaux. Noël, cette année, sera vert ou ne sera pas. Par Cécile Buffard
C’est sous le signe de la frugalité et de la responsabilité que se clôturera l’année 2022. Si 57 % des Français déclarent vouloir profiter de la période de Noël pour passer du temps avec leurs proches, 44 % prévoient de réduire leurs dépenses, révèle la dernière étude de NielsenIQ sur les attentes des ménages à l’approche des fêtes de fin d’année. En cause, l’inflation qui impacte le pouvoir d’achat et modifie le comportement d’achat des consommateurs. Ainsi, 65 % des consommateurs anticipent la hausse des prix des produits tels que l’alimentation, les boissons, les cadeaux ou bien encore ceux d’hygiène/beauté. 71 % d’entre eux s’attendent à un relèvement des prix de 15 % sur l’alimentaire, quand 67 % anticipent une progression de près de 20 % sur les cadeaux. Face à cette flambée généralisée, les Français prennent de l’avance sur leurs achats de Noël, espérant profiter des petits prix, notamment lors du Black Friday ou des opérations promotionnelles lancées par les enseignes en amont des fêtes, ou tout simplement lisser leurs dépenses pour contrôler leur budget. 22 % des personnes interrogées ont déjà commencé leurs achats de Noël depuis la mi-octobre (seuls 14 % attendront la dernière minute cette année), 30 % des consommateurs seront très attentifs cette année au Black Friday afin d’acheter des produits à l’avance en cas de promotions intéressantes et 38 % prévoient de profiter des offres spéciales Noël pour limiter le montant du ticket de caisse. Toutefois, 40 % ne prévoient pas de délaisser les produits “premium”, qu’ils conçoivent comme des produits fabriqués avec des ingrédients de meilleure qualité.
Un budget de Noël préservé…
Sans surprise, et comme chaque année, le budget de Noël reste préservé : 64 % des consommateurs interrogés par Nielsen ont déclaré qu’ils alloueraient la même enveloppe à leurs achats de Noël qu’en 2021, répartie à 46 % pour les cadeaux, 30 % dédiés à la préparation des repas de fête (nourriture et boissons) et 19 % pour les sorties (restaurants, spectacles, concerts). Seuls 11 % des foyers français augmenteront leurs dépenses de Noël tandis qu’1 personne interrogée sur 4 déclare qu’elle les réduira en raison de l’inflation. Le Top 5 des catégories de produits qui composeront le caddie de Noël des Français sont les cartes cadeaux, les produits gourmets, la mode, les parfums et les jouets. 52 % des répondants ont prévu de chercher de l’inspiration sur internet pour trouver leurs idées de cadeaux. L’attrait des grandes marques, les assortiments de produits à concevoir soi-même orienteront les choix de ces cadeaux. Le fromage (55 %), le champagne (45 %) et les parfums (44 %) seront les produits alimentaires les plus achetés pour ce Noël. Toutefois, l’air sera moins à la fête qu’à l’ordinaire puisque 56 % des personnes interrogées déclarent qu’elles passeront la fin d’année à domicile principalement, préférant limiter les sorties et les coûts associés. 20 % prévoient de passer Noël seul et au calme. Seulement 50 % des foyers français installeront un sapin et des décorations chez eux pour accompagner cette période festive. 6 personnes sur 10 disent qu’elles seront prêtes à temps pour préparer et profiter de Noël alors que 14 % des personnes interrogées feront tout à la dernière minute. 68 % prévoient d’ailleurs de cuisiner à Noël et 57 % au jour de l’an. 19 % prévoient de commander leur repas (23 % au jour de l’an), et 14 % de se rendre au restaurant pour Noël (16 % pour le Jour de l’an). Enfin, plus d’un Français sur deux (53 %) compte bien aller se promener devant les vitrines de Noël, sans pour autant prévoir d’acheter à cette occasion.
… mais moins de champagne
Bien que faisant office d’institution, le traditionnel repas de Noël fera toutefois l’objet de quelques arbitrages, souligne Kantar Worldpanel, révélant que depuis la rentrée 2022, 30 % des foyers envisageaient désormais de limiter les achats sur certains produits alimentaires, contre 25 % en décembre 2021, en raison de la hausse des prix en magasin. Pour exemple, l’évolution du prix d’achat est de +9,7 % pour le canard et de +7,2 % pour les huîtres en octobre 2022. Les produits les plus plébiscités en fin d’année 2021