J-13 avant Noël. Les rues s’illuminent, les décorations scintillent de mille feux, les sapins ont pris place dans les vitrines des magasins. Le décompte est lancé. Mais alors que la crise et l’inflation plongent la France dans la morosité économique, le cœur des consommateurs est-il vraiment à la fête ? Si les foyers veulent préserver le budget cadeau et se faire plaisir en famille ou entre amis, les fêtes de fin d’année risquent d’être placées sous le signe de la sobriété et de la modération. La magie demeure, l’insouciance et l’opulence en moins. Par Cécile Buffard
Depuis le 14 novembre dernier, la boîte aux lettres du Père Noël est ouverte. Les services de La Poste recueilleront les courriers des enfants jusqu’au 20 décembre et c’est l’écrivain Michel Bussi, auteur des Contes du réveille-matin, qui prêtera cette année sa plume au Père Noël. Une tradition – c’est la 61e édition du Secrétariat du Père Noël – qui insuffle l’esprit de Noël, à quelques semaines du réveillon. Toutefois, si les rennes, lutins et bûches, toute l’imagerie de Noël en somme, sont bien présents, le cœur des Français est-il vraiment à la fête alors qu’en toile de fond couve une crise économique et sociale, nourrie par l’inflation, d’une ampleur inédite ? Rien n’est moins sûr. Selon l’étude sur les intentions d’achat de consommateurs pour les fêtes de fin d’année, publiée par Havas Market, Noël reste un moment à préserver, en dépit du contexte inflationniste. À en croire le sondage effectué sur 1 034 personnes, la contrainte économique ne semble pas peser plus qu’en 2022 sur le budget Noël des consommateurs. Ainsi, 60 % des répondants pensent limiter leurs dépenses pour les fêtes de fin d’année, une proportion quasi identique à 2022 (59 % … contre 44 % en 2021). « Noël reste un moment important pour les Français. Dans un contexte économique difficile, ceux-ci sont prêts à faire de nombreux efforts et à prendre des mesures spécifiques afin de maintenir leur budget dédié aux fêtes de fin d’année », confirme, de son côté, Lily Cadell, General Manager France d’Ankorstore, plateforme professionnelle qui connecte plus de 300 000 commerçants à 30 000 marques en Europe. En partenariat avec l’institut YouGov, la place de marché révèle que les Français débourseront 529 euros en moyenne pour leurs achats de Noël (cadeaux, décoration, repas, etc.). Un budget stable par rapport à l’an dernier mais qui diffère selon les régions : alors qu’en Provence-Alpes-Côte-d’Azur le budget moyen s’élève à 472 euros (un chiffre en baisse par rapport à 2022 qui était de 527 euros), il atteint les 580 euros (un chiffre en hausse par rapport à 2022 qui était de 507 euros) en Ile-de-France. Pour préserver leur pouvoir d’achat, 58 % des consommateurs disent vouloir privilégier les achats à petits prix ou en promotion. En outre, trois pistes sont plébiscitées : 63 % des répondants prévoient d’étaler leurs dépenses (dont 70 % de femmes et 71 % des 35-44 ans), 60 % annoncent réduire leur budget cadeaux (dont 67 % des 45-54 ans) et 50 % envisagent de réduire le budget alimentaire pour les fêtes. Face à ces consommateurs sous pression, les commerçants interrogés par YouGouv anticipent les arbitrages. Bien que 71 % estiment que les Français n’augmenteront pas leur budget pour les fêtes, 41 % envisagent une dépense inférieure à l’an dernier. 55 % des distributeurs déclarent être attentifs à leur stock pour ne pas s’exposer financièrement et 33 % déclarent même le limiter et favoriser le réassort de dernière minute. « S’ils sont particulièrement attentifs aux prix et aux promotions, les consommateurs restent, malgré tout, attachés aux commerces de proximité. Dans ce contexte, les commerçants restent tout de même confiants et ont ajusté leur stock et leur offre au plus près des attentes des consommateurs », indique Lily Cadell. La grande de machine de Noël est en marche.
Les lumières de la ville
Le dimanche 19 novembre dernier, l’avenue des Champs-Élysées s’est illuminée, sous le parrainage de l’acteur Gilles Lellouche et pour le plaisir des 130 000 visiteurs présents pour fêter le lancement des fêtes de Noël qui dureront jusqu’au 7 janvier. Organisé par le Comité des Champs-Élysées, cet événement allie chaque année le glamour à la féerie, avec son défilé de stars (Tahar Rahim a appuyé sur l’interrupteur qui allume les 400 arbres de l’avenue) et de paillettes, cotillons et confettis. La cérémonie qui a débuté à 16 h aux sons des percussions brésiliennes et au rythme de la Batucada s’est clôturée par un spectacle de danse, orchestré par Sadeck Berrabah, avec 32 danseurs puis un DJ set jusqu’à 20 h 15. « Nous avons voulu faire des