Et 200 de plus. Début juin, Carrefour a annoncé étendre son opération “Prix le plus bas” à 200 produits supplémentaires. Ce qui porte à 700, au total, le nombre de références proposées à un prix ultra-compétitif. Comme le soulignait Georges Plassat, le PDG de l’enseigne, lors de l’assemblée générale de ses actionnaires, “la guerre des prix va se poursuivre. Elle va être réelle, mais nous avons les moyens de la financer”. Le groupe continue d’investir sur le prix pour tailler des croupières à ses deux rivaux: Leclerc et Casino. À en croire l’énergie et les investissements consentis par les enseignes dans la course au prix bas, le danger de la destruction de valeur ne semble guère les inquiéter. Et pour cause. Pour un certain nombre de spécialistes du secteur, la fameuse “guerre des prix” n’existe pas. “S’il y a bien compétition sur les prix par rapport à un prix moyen où un leader s’engage à offrir les prix les plus bas, on ne peut pas techniquement parler d’une vraie guerre des prix, au moyen d’opérations successives et massives sur toute une gamme de produits à la fois et recevant, ensuite, une réponse de la concurrence”, définit Marc Vanhuele, professeur associé en marketing à HEC qui cite, pour exemple, la bataille menée par le distributeur néerlandais Albert Heijn, en 2003, pour contrer l’offensive des hard discounters Aldi et Lidl.
Stratégie tous azimutsSi la guerre des prix relève donc davantage du discours que de la réalité, il n’empêche que la stratégie de domination par les coûts reste l’option privilégiée par les distributeurs français.