Le tableau de chasse est impressionnant, même s’il ne concerne que des enseignes implantées à Paris. Les Galeries Lafayette, Apple, Uniqlo, Monoprix, Franprix, Sephora… Toutes ont été contraintes, par décision judiciaire, de revoir leur copie sur leurs horaires d’ouverture. Toutes doivent désormais fermer boutique à 21?h?00, plus précisément faire en sorte que le dernier salarié soit parti du magasin à l’heure fatidique, faute d’astreintes astronomiques. C’est le combat de Clic-P, une organisation atypique baptisée Comité de liaison intersyndical du commerce de Paris qui, pour l’instant, a attaqué les enseignes les plus emblématiques de la capitale alors que des centaines de magasins seraient dans l’illégalité à Paris concernant le travail de nuit, habilement transformé en “travail en soirée” par certaines enseignes. Créée en 2010, l’intersyndicale regroupait, à l’époque, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT, FO et SUD. Depuis, la CFTC a été exclue et FO s’est retirée en suspendant ses actions judiciaires. Mais le combat reste le même: “défendre l’intérêt collectif de la profession et, en particulier, éviter que les horaires d’ouverture des magasins nuisent à la santé et empiètent trop sur la vie sociale, explique Karl Ghazi, secrétaire général de la CGT Commerce de Paris, membre du Clic-P. Les grands groupes font de l’extension des horaires d’ouverture un mécanisme de concurrence pour gagner des parts de marché. Si on laisse faire, demain, la règle sera que tout le monde ouvre 7 jours sur 7, 24h/24, sans contreparties”. Pour l’heure, les futures actions de Clic-P sont suspendues à la décision du Conseil Constitutionnel qui doit se prononcer, d’ici fin avril, sur la constitutionnalité de la disposition législative qui fixe les conditions du travail de nuit suite à la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) posée par Sephora et considérée comme présentant un caractère sérieux par la Cour de Cassation. À l’image de l’action engagée contre Le Printemps Haussmann dont l’instance est suspendue à la décision
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