Branle-bas de combat dans le monde des surgelés quand, en 2013, Picard décide de mettre un pied dans le marché du snacking avec deux formules déjeuner (plat-boisson-dessert) à 5?€ et 6,50?€ à faire réchauffer au micro-ondes, couverts et serviettes offerts en prime. Depuis, le spécialiste du froid a continué de développer sa gamme de produits secs (chips, gâteaux apéritifs, épicerie sucrée) et installé des armoires réfrigérées pour les boissons à emporter. Impensable pour l’enseigne alimentaire préférée des Français, selon le classement OC&C 2015, d’ignorer cette évidence: les consommateurs raffolent du food-to-go. “Les gens s’orientent vers une offre plus simple, allant du sandwich au snack, qui correspond à leurs nouvelles habitudes d’achat. On observe une rationalisation plus grande du temps d’achat par rapport au temps de production”, constate le sociologue Jean-Pierre Corbeau. Sandwiches, salades, pizzas et autres pasta box prennent donc logiquement place dans les linéaires des GMS. Plus, fabricants et distributeurs travaillent, désormais, sur des produits plus élaborés. Aux côtés du traditionnel triangle jambon beurre, l’on voit apparaître de vrais petits plateaux-repas individuels avec salade composée, sauce, pain ou gressins et, parfois, un dessert. Une concurrence sévère pour les établissements de restauration rapide qui ont fait de la formule midi leur core business. “Le snacking est devenu un courant de restauration à part entière”, confirme Florence Berger, consultante chez Food Service Vision. Avec ses petits prix et son choix pléthorique, la GMS va-t-elle avaler les fast-foods?
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