Préférer jeter que donner. Une hérésie?! Et pourtant. Il n’est pas simple de faire des dons à des associations caritatives tant cela implique une solide organisation dans l’arrière boutique. Trier, préparer, stocker. Les filières doivent veiller au respect des règles sanitaires. Trois paramètres rythment la collecte: la logistique, la réactivité et les circuits courts. “Ramassé le matin, le lot est préparé dans la foulée, l’association vient le chercher en fin de matinée et il est distribué dans l’après-midi. C’est cela qui nous permet de donner des produits aux dates courtes”, décrit Joël Duc, responsable service hygiène, sécurité des aliments et développement durable à la Fédération française des Banques Alimentaires. Or, tous les acteurs du commerce n’ont pas les moyens d’investir et ont plutôt tendance à remplir les poubelles que les camions. “Il y a une volonté de donner, mais nos bénévoles ont constaté une perte de qualité, témoigne Agnès Banaszuk, chargée de projet prévention des déchets pour France Nature Environnement. Cela coûte cher de réquisitionner un salarié pour sélectionner des cagettes avec des fruits et légumes encore consommables. Il est donc nécessaire de proposer des formations dans l’industrie agroalimentaire et dans la grande distribution, car les salariés ne sont pas formés au désapprovisionnement”. Cependant, la majorité des enseignes nationales font appel aux associations locales pour limiter le gaspillage alimentaire. Un tiers des produits collectés par les 98 banques alimentaires provient de la grande distribution. “C’est même une particularité française”, souligne Joël Duc. Il n’y a pas d’équivalent dans les autres pays européens car cela demande une logistique importante”. Des deux bords. Une fois les aliments triés, il faut veiller à respecter la chaîne du froid et le maintien des températures dans les bacs isothermes. Cela signifie qu’il faut réserver un espace dans les chambres froides des hypermarchés pour les produits laitiers, les viandes, les poissons et les fruits et légumes. Côté associatif, il faut pouvoir transporter les denrées dans des frigidaires jusqu’au centre de distribution. Pour Sandrine Mercier, directrice du développement durable de Carrefour, la priorité est d’éviter la casse dès la transmission. “Nous nous sommes aperçus que certaines associations locales ne possédaient pas de camions frigorifiques. La fondation Carrefour participe au financement de certains projets pour qu’elles puissent
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