Sans âme, les centres commerciaux? Il est vrai qu’ils reviennent de loin. Jusque dans les années 2000, ces mégastructures privilégiaient la rentabilité à l’esthétique. “Il y a 20 ans, l’école Architral dominait le retail. Il s’agissait de construire des lieux facilitant les flux et l’accès aux produits et services, pas forcément très aimables mais qui devaient attirer les clients comme des mouches sur du vinaigre”, raconte Martin Piot, directeur général de l’agence W. Conséquence: la lumière du jour était proscrite dans les galeries marchandes afin de protéger les vitrines des magasins, les bancs se faisaient rares dans les allées, les matériaux se bornaient à l’acier et au verre industriels. Robustes mais sinistres. “Rien de beau n’a été conçu avant ces dix dernières années”, sanctionne Christian Dubois, partner chez Cushman & Wakefield. La concurrence entre les centres commerciaux et la maturité du marché ont obligé les acteurs à revoir leur copie. “Réaliser un centre commercial moderne, climatisé et avec une bonne offre commerciale ne suffit plus. Il faut constituer une adresse avec une âme et une identité. C’est ce qui va nous permettre de se réconcilier avec le consommateur”, admet Gérard Solas, PDG de Sodec commercialisation et gestion. Oubliée, l’époque où le combo enseignes phares et locomotive alimentaire parvenait à faire déplacer les clients. Le centre commercial doit proposer autre chose que du commerce. Et devenir un lieu de destination.
L’atout architecturalRepenser l’architecture est l’un des premiers chantiers mené par les propriétaires désireux de revitaliser leurs centres commerciaux. La lumière naturelle retrouve ainsi droit de cité à l’intérieur des galeries