Une campagne de communication de l’Ademe, lancée à l’approche du Black Friday et des fêtes de fin d’année, pour inciter à acheter moins de produits neufs, et mettant en scène des « dévendeurs », suscite la colère des commerçants qui demandent son retrait immédiat.
L’intention est louable, l’urgence climatique indéniable et la transition écologique nécessaire, urgente et vitale. Mais pourquoi donc procéder à une attaque en règle tous azimuts du commerce, dans un rendu maladroit, stigmatisant et certainement contre-productif ? Mais quelle mouche a donc piqué l’Ademe et son agence Havas Paris pour pondre une telle campagne de dénigrement sans nuances, le tout sous couvert d’un humour qui se veut gentiment décalé et finit par être en décalage complet avec sa cible ? Pourquoi prôner une totale déconsommation en incitant les consommateurs à ne pas acheter du tout, plutôt que de responsabiliser en sensibilisant à davantage de sobriété ? Pourquoi stigmatiser le rôle du vendeur/dévendeur et omettre les efforts développés par les marques et les enseignes en faveur d’une économie plus circulaire, d’engagements écologiques et d’éco-conception des produits ? Pourquoi stigmatiser le magasin d’habillement du coin de la rue et oublier de pointer du doigt les plateformes de fast fashion comme Shein ? Et ce, à la veille du Black Friday et à l’approche des fêtes de fin d’année, période essentielle pour des commerces déjà fragilisés par l’inflation, la baisse du pouvoir d’achat, le recul de l’activité et la concurrence internationale exacerbée.
Le dévendeur et le polo
Donc, dans une série de spots publicitaires lancés le 14 novembre dernier, on croise des dévendeurs et leurs injonctions : « Empruntez, louez, plutôt qu’acheter » pour le dévendeur et la ponçeuse ; « Achetez reconditionné plutôt que neuf » pour le dévendeur et le smartphone ; « Réparez plutôt qu’acheter » pour le dévendeur et le lave-linge. Mais celui qui provoque le plus l’incompréhension