Vous avez consacré un livre aux business models du célibat. Quel marché cette partie de la population représente-t-elle?Vincent Mangematin. C’est un marché en pleine expansion?! La France compte aujourd’hui environ 16millions de célibataires, soit 30% de plus qu’il y a 30 ans. La période de célibat, avant la vie de couple, s’est très fortement accrue, tout comme le taux de divorce et le nombre de seniors veufs ou veuves. Cette évolution de la société a modifié les représentations populaires du célibat. Avant, une femme qui n’était pas mariée à 25 ans était une Catherinette et on la plaignait. Le célibataire était vu comme la personne qui n’avait pas trouvé sa moitié, un couple amputé. À l’inverse, aujourd’hui, il est considéré comme quelqu’un de libre, qui se réalise. La vision sur le couple, qui n’est plus éternel et le célibat, qui peut être un vrai choix, a changé.
Ce phénomène de société n’aura pas échappé au marketing… Comment les marques appréhendent-elles ce marché?En représentant le célibat non plus comme un mode de vie honteux mais comme un accomplissement de soi idéal qui fait même rêver les gens mariés?! D’ailleurs, on ne dit plus célibataire mais solo. Il n’y a qu’à voir la communication des marques.