Un concours pour la distribution alimentaire

Ils étaient 35 candidats, essentiellement des starts-up, à répondre à l’appel à projets national 2015 lancé par Fodali (le Forum des innovations en distribution alimentaire). Dix ont été retenus et les noms des trois gagnants seront dévoilés lors du Forum des innovations en distribution alimentaire qui aura lieu à Périgueux, les 24 et 25 juin prochain. Pour la deuxième année, la Communauté d’Agglomération du Grand Périgueux organise son rendez-vous dédié à la distribution alimentaire de demain. Cet événement réunit les acteurs du secteur – producteurs, industriels, distributeurs et prestataires – et s’articulera en deux temps forts: la présentation des résultats d’un baromètre inédit, réalisé par l’Obsoco, sur le commerce alimentaire en ligne et un concours destiné à valoriser les dix meilleures innovations nationales qui font la part belle au numérique. Deux prix sur trois – Objets Connectés et Service numérique – y sont dédiés. “Cette année, la thématique du numérique a été riche en innovations”, constate Sabine Kieser, directrice d’Imasens, institut d’études marketing et sensorielles et membre du jury régional et national de Fodali. Un peu moins, en revanche, du côté des concept stores. Seuls deux projets ont été retenus: Frais d’Ici et Essentiel, un concept de courses éco-local. La distribution alimentaire aurait-elle pris le virage d’Internet? L’alimentaire en ligne progresseÀ en croire les résultats de l’enquête menée par l’Obsoco en mars dernier – dont une partie seulement a été dévoilée, la totalité le sera le 24 juin – la distribution alimentaire en ligne progresse. 46% des Français ont, ainsi, déjà effectué leurs courses alimentaires en ligne au cours des 12 derniers mois. Et bonne nouvelle pour les acteurs traditionnels, ils restent préférés aux pure players. Néanmoins, si 34% des consommateurs interrogés par l’Obsoco choisissent le site internet des enseignes de la grande distribution, 13% optent pour le direct aux producteurs et 25% l’envisagent. Des signaux certes faibles mais difficiles à ignorer par des distributeurs en panne de marge et d’attractivité commerciale et qui n’ont, en tout cas, pas échappé au jury de Fodali: ”nous avons reçu beaucoup de dossiers provenant de sites de vente en ligne de produits de proximité, mis en place par les producteurs eux-mêmes, avec différentes solutions de prélèvement”, raconte Sabine Kieser. Le Big Data au service de la proximité? Ce qui est sûr, c’est que le secteur alimentaire est en train de vivre une mutation. “De manière assez récurrente, depuis cinq ou six ans, le gigantisme de la grande distribution décline au profit du web et des magasins spécialisés. Nous sommes dans un mouvement de bouleversements et nous voulions prendre en compte, au sein de Fodali, ces changements pour permettre aux professionnels du commerce et de la distribution de mesurer cet environnement économique”, affirme Jacques Auzou, président du Grand Périgueux. La Dordogne, notamment, voit fleurir les circuits courts, de type AMAP, ou encore, des regroupements d’agriculteurs qui louent des surfaces commerciales pour vendre leurs produits comme c’est le cas pour l’Agora des champs, à Boulazac, où 46 producteurs se partagent 400m2.Silicon Valley du PérigordPar ailleurs, l’événement Fodali a pour vocation de mieux faire connaître le territoire et d’attirer les jeunes entrepreneurs. “Trop souvent et quasi exclusivement, les gens parlent de la Dordogne comme d’un pays de cocagne où l’on va en vacances en juillet et août, pour y visiter ses châteaux et goûter sa gastronomie”, déplore Jacques Auzou qui rappelle que si le tourisme représente 26% à 27% du PIB du département, celui-ci possède une vie économique et industrielle les dix autres mois de l’année. “Fodali, c’est d’abord un coup de projecteur qui joue le contraste total entre la tradition et la modernité. Avec notre appel d’offres à projets innovants, nous espérons que demain, les jeunes et les moins jeunes viendront tenter leur chance dans le Périgord”, ajoute le président. À l’image du projet Darwin de Bordeaux qui a transformé des entrepôts maritimes en plateforme dédiée au high tech, Périgueux rêve de construire sa propre Silicon Valley, dans les anciens locaux (soit 2000m2) de la Seita. Avis aux entrepreneurs intéressés.