“For you. Vor ort”. Le nouveau slogan – “pour vous”, en français – de la première chaîne de droguerie mondiale, Schlecker, sonne comme un au revoir : il n’aura pas séduit les consommateurs allemands. Malgré un chiffre d’affaires à plus de 6 Mds€ en 2011, le droguiste, qui emploie 47 000 personnes et compte 7 000 magasins en Allemagne, n’a pas su se moderniser. Ironie du sort, si l’enseigne allemande vient de déposer le bilan à la fin du mois de janvier dernier, sa filiale française, elle, tient bon. L’effondrement de cette institution nationale, créée en 1975 par Anton Schekler, n’est pas seulement un choc pour l’Allemagne, mais semble aussi révéler les faiblesses d’un géant économique que les pays de l’Europe, la France en tête, érigent comme un modèle anti-crise. Non sans raison, car les chiffres parlent d’eux-mêmes : moins de 1 % du PIB de déficit public, 3 % de croissance et un excédent commercial en hausse, à plus de 158 Mds€ en 2011. L’Allemagne s’impose comme le moteur de l’Europe, tant par sa compétitivité, reposant sur des produits de très bonne qualité que par son taux d’exportation, qui a atteint un niveau record de 1 000 Mds€ en 2011. “Les PME exportatrices allemandes sont très nombreuses et innovantes, avec un niveau de gamme de production relativement élevé, comparé à la France : on compte près de 100 000 entreprises exportatrices en France contre 300 000 à 400 000 en Allemagne”, analyse Jean-Louis Daudier, économiste spécialiste France chez Coface. Premier pays producteur de lait devant la France, avec 28 milliards de litres par an, l’Allemagne alimente, ainsi, 10 % du marché français. Et, signe du dynamisme de l’industrie agroalimentaire allemande, la firme laitière Theo Muller devrait racheter l’Écossais Robert Wisean Dairies Plc pour un montant de 337 M€.
Compétitivité – prixSi la qualité de ses produits a fait la réputation de l’Allemagne, le pays est aujourd’hui centré sur la