Après les premiers frimas de l’hiver vient le temps du paquet fiscal de Noël. Coup de bambou pour les entreprises: les PLRF et PLFSS 2013 prévoient d’alourdir un peu plus la note finale. Certains crient déjà au choc fiscal. Et pour cause. Avec 37 Mds€ d’effort budgétaire, soit 1,6% du PIB, l’année 2013 s’annonce rude en matière de pression fiscale. De quoi noircir l’image d’une France déjà placée en queue de peloton des classements internationaux en matière d’attractivité. Le France inquiète, la France agace. Pour renflouer les caisses de l’État et respecter son objectif européen de limiter le déficit public à 3% du PIB, elle n’hésite pas à mettre à contribution ses entrepreneurs, parfois de façon inégale.
Car si les grands groupes ont les moyens de se faire une place dorée, sous le soleil des paradis fiscaux, rien de tel pour les plus petits: PME, TPE, ETI paient, au même titre que les grands, leurs tributs à l’État. Pas de jeux d’optimisation fiscale pour ceux-là, qui montent leur entreprise seuls, le plus souvent avec leurs propres fonds, et dont toute la richesse réside dans ce capital. Un capital, justement, lourdement taxé. Et même si le controversé mouvement des Pigeons a fait flancher le gouvernement sur la taxation rétroactive des plus-values de cessions, celles-ci intégreront toutefois le revenu imposable dès le 1er?janvier prochain. Objectif? Faire payer les plus riches.
Une politique assumée par le gouvernement qui irrite les investisseurs. Au point d’y voir une stigmatisation anti-riches. Hypersensibilité fiscale décuplée par la crise? Sans doute. Dans une Europe ébranlée où la visibilité des entrepreneurs est bouchée, on préfère jouer la fourmi plutôt que la cigale. Les investissements en pâtissent, la compétitivité aussi et celle de demain encore plus. Mais la France a-t-elle encore le choix? Pour répondre aux exigences européennes, il faut bien faire des sacrifices. À condition que ceux-ci ne viennent pas casser la croissance. C’est le pari lancé par le gouvernement, avec le Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le Cice: un coup de pouce aux entrepreneurs, un coup de mou pour les consommateurs. Un cadeau de Noël pour rassurer les grands (du CAC 40) et les petits. Leur dire qu’il fait bon, en France, aussi. Nul besoin de s’exiler. Après tout, n’ira-t-on pas tous au Paradis ?
Toute l’équipe
de Points de Vente
vous souhaite
de très bonnes fêtes
et vous donne rendez-vous le lundi 21 janvier 2013.