Le snacking, nouvelle poule aux œufs d’or? À en croire les linéaires des GMS débordants de produits prêts à consommer, les distributeurs en semblent convaincus. Car si les sandwichs et les pizzas ont toujours eu leur place au rayon frais, depuis deux ans, l’offre snacking en GMS est carrément devenue un axe stratégique. Espace de restauration sur place, laboratoires de fabrication de pains, sandwichs ou pizzas pour une offre en continu, linéaires mobiles dédiés aux produits de snacking habilement placés à l’entrée du point de vente ou, encore, zones d’encaissement hors des lignes de caisse: les enseignes investissent lourdement sur le segment. Histoire de s’imposer, un peu plus, sur un marché en pleine croissance, quitte à faire de l’ombre aux acteurs historiques de la restauration rapide. Et pour cause: à 2,02?€ le sandwich jambon-beurre en hyper et super, contre 3?€, environ, chez un restaurateur: le calcul est vite fait, dans la tête de consommateurs sous pression budgétaire.
Une rude concurrence pour les spécialistes de la vente à emporter, déjà pénalisés par une double peine fiscale. Après un relèvement du taux intermédiaire de TVA de 5,5% à 7% en 2012, ils accusent à nouveau, depuis le 1er?janvier dernier, une hausse de 7% à 10% de ce même taux. Soit 81% d’augmentation en seulement deux ans. “Sauf que la marge nette des restaurateurs, elle, ne suit pas?!”, observe Dominique Bénézet, délégué général du Syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide (Snarr). Et dans un secteur où l’élasticité au prix demeure extrêmement faible, augmenter ses prix revient à perdre de la clientèle. Comme si un mal ne suffisait pas, une autre décision gouvernementale vient desservir ces professionnels: la possibilité pour les clients des GMS de payer leurs courses avec des titres restaurants. 20% de ces titres sont écoulés de cette façon. C’est certes pratique et surtout plus économique pour les consommateurs mais, du côté des restaurateurs, le combat est perdu d’avance.
Du côté des entreprises de l’agroalimentaire, on joue à fond la carte de l’innovation. Une stratégie qui se retrouve dans les chiffres. Les ventes du snacking (+3,3% en valeur pour un chiffre d’affaires de 2,7 Mds€) progressent plus vite que le total alimentaire (+1,8%). La grande distribution a multiplié par trois les linéaires dédiés au snacking. Si les pasta box, sandwich et pizzas restent dans le trio de tête, le nombre d’innovations a encore augmenté, en 2013, en épicerie ambiante et en traiteur avec, comme objectifs, la modernité, la liberté, la nutrition et la variété. Et une tendance qui se dessine: le côté globe-trotter de l’offre avec une internationalisation des références et une originalité dans les saveurs proposées.
Innovation toujours du côté des enseignes de restauration qui misent sur la qualité, l’étonnement et l’autonomie. Pour en savoir plus, rendez-vous le jeudi 6?février à 12?h?00 sur le Zapping du Snacking, dans le cadre du Sandwich & Snack Show à Paris, pour la remise des Trophées B.R.A. Concepts Snacking 2014 à six enseignes originales distinguées par le magazine professionnel B.R.A. Tendances Restauration.