Les transformateurs laitiers, que l’on a moins l’habitude d’entendre que les producteurs ou les distributeurs, ont récemment fustigé le système commercial français. Pourquoi maintenant?Parce que nous sommes aujourd’hui confrontés à une difficulté franco-française, à savoir, les politiques de positionnement des enseignes les unes par rapport aux autres qui viennent laminer le secteur du commerce. Car, si la distribution maintient des prix bas, ailleurs, le coût des matières premières flambe. Il y a une tension internationale sur les marchés laitiers, due à l’appel d’air des pays en croissance. Nos moteurs exogènes classiques – fromages, beurre et poudre – augmentent sensiblement, jusqu’à des niveaux jamais atteints. Tout comme les prix du lait sur le marché européen. Malgré ce contexte, la France est l’un des seuls pays membres à n’avoir pas répercuté ces hausses au consommateur. Il n’y a qu’à consulter le dernier rapport Eurostat qui recense l’évolution des prix de vente du lait dans les pays européens pour s’en convaincre: nous affichons, avec Chypre et la Roumanie, des résultats négatifs quand tous les autres sont en positif?! Or, si l’on veut que la France laitière reste arrimée à la donne européenne, ses circuits classiques de mise en marché doivent suivre la même tendance que dans le reste de l’Union européenne.
Peut-on vraiment parler d’une crise du lait?Le mot est un peu fort. S’il est vrai qu’en avril2009, le prix du lait est tombé très bas, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le prix payé aux producteurs a augmenté de 9%, soit la plus forte hausse depuis 30 ans, à 344?€ les 1?000 litres de lait. Vous ajoutez à cela le prix des grammes différentiels en matières grasses et protéiques, cela monte, grosso modo, le prix du lait à 359-360?€ les 1?000 litres. Sans compter l’aide communautaire, le droit à paiement unique (DPU), par hectare qui assure aux producteurs un complément de revenu systématique, que les cours du lait soient hauts ou bas. Il ne s’agit donc pas tant