Un vent de liberté souffle sur le net. Après le temps du partage des fichiers – légal ou illégal- d’un internaute à un autre, vient celui des transactions financières virtuelles, sans aucun intermédiaire, ou presque. L’ère de la monnaie virtuelle a-t-elle sonné ? Pas exactement, selon Pierre Noizat, co-fondateur de Paymium, spécialiste des échanges Bitcoin-euros, “les monnaies, au fond, sont toutes virtuelles depuis la disparition de l’étalon-or car non adossées à des actifs”. La vraie nouveauté se trouve plutôt dans la décentralisation de ces moyens de paiement, non soutenus par les gouvernements, et qui évoluent, par conséquent, dans un environnement juridique flou. “Ces monnaies reposent sur un protocole informatique qui pourrait être comparé au SMTP: un logiciel libre, sans organisation centrale, régulièrement enrichi et implémenté par les développeurs qui s’y intéressent”, résume Pierre Noizat. Le phénomène Bitcoin en est l’exemple. Née à la fin des années 80 et, jusque-là, réservée à une poignée de connaisseurs, la monnaie virtuelle a explosé en 2009. Sortie de sa marginalité par une poignée d’opérateurs du web qui en ont simplifié le processus d’acquisition, elle s’est surtout révélée comme un effet collatéral de la crise financière de 2008. “L’émergence du Bitcoin a remis en cause le monopole du système monétaire actuel qui donne aux banques une position dominante dans l’économie mondiale” explique Pierre Noizat. En clair, le Bitcoin offre aux consommateurs une alternative aux sacro-saintes institutions bancaires. Pour preuve, au printemps dernier, en plein cœur de la crise chypriote et alors que l’État avait gelé les transactions et limité les retraits d’argent. Les opérations en Bitcoins se sont multipliées sur la toile, jusqu’à provoquer une deuxième bulle – la première avait éclaté en juin 2011 – durant laquelle les
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