Patrick Bertand s’exprime peu. Enfin, peu souvent. Non que le président du groupe Lapeyre ait une quelconque défiance vis-à-vis des médias. Mais il privilégie ses équipes. “La starisation des dirigeants, ce n’est pas mon truc, répète-t-il à l’envi. Je suis très opérationnel, proche du terrain”. Une fois lancé, d’ailleurs, l’homme ne s’arrête plus : il est intarissable, enthousiaste et passionné. Professionnel averti de la distribution spécialisée, il aime aussi relever les challenges. Comme celui de réveiller “la belle endormie”, l’unique enseigne qui fait la paire comme “y’en pas deux” entre fabricant et distributeur et dont il est aux commandes depuis presque deux ans. Soit à mi-chemin du plan triennal qu’il a concocté afin de lui redonner un deuxième souffle, le premier s’étant dilué au fil de l’histoire et du poids des changements au point d’éloigner l’enseigne d’elle-même. Du coup, dès son arrivée, Patrick Bertand décide d’aller à la rencontre de ses équipes “pour ressentir ce qui reste de l’ADN de l’entreprise”. Très vite, les priorités se dessinent : “fédérer en réaffirmant les fondamentaux”. En révélant les spécificités de l’enseigne.Lapeyre, c’est un peu Janus, les opposés complémentaires. L’enseigne puise sa force dans son ambivalence. Le distributeur s’appuie sur un fort ancrage industriel. Aux côtés des 137 points de vente multi formats (magasins, boutiques en centre-ville) et du site Internet, onze usines françaises fabriquent 50 % des produits distribués par l’enseigne (cuisines, meubles de salle de bain, portes, fenêtres, escaliers…). De quoi assurer une innovation permanente, bénéficier d’exclusivités, avoir une longueur d’avance sur la personnalisation, le sur-mesure. Sans compter une maîtrise du rapport qualité/prix et une forte réactivité. “L’outil industriel est au service de la distribution. Pas l’inverse !”, résume Patrick Bertrand. C’est donc dans cette logique distributeur que Lapeyre complète la gamme des 5 univers de la maison sur
