Dans deux avis rendus le 7 décembre 2010, l’Autorité de la concurrence juge préoccupant le niveau de concentration dans le secteur de la grande distribution alimentaire et constate qu’il est difficile de créer de nouveaux magasins. Pour redynamiser la concurrence, l’Autorité recommande, d’une part, de mettre un terme aux pratiques de gel du foncier commercial et, d’autre part, de favoriser la mobilité des magasins indépendants entre enseignes concurrentes. Faute pour les professionnels de suivre ses recommandations, l’Autorité brandit la menace d’une intervention législative. Quelles leçons en tirer pour les réseaux de distribution ?Ces deux avis concernent le secteur de la grande distribution à prédominance alimentaire. L’un porte sur les pratiques de management catégoriel, l’autre sur le degré de concentration du secteur et les pratiques des opérateurs qui, selon l’Autorité, tendent à figer la situation au plan de la concurrence.
Management catégorielLe management catégoriel est apparu en France au début des années 2000. Il consiste pour un distributeur à confier à un fournisseur (le “capitaine de catégorie”) le soin d’animer un rayon. Le capitaine de catégorie fait des recommandations au distributeur portant principalement sur l’assortiment et l’agencement du rayon ainsi que sur la politique de promotion des produits.Selon l’Autorité, cette pratique comporte des risques pour la concurrence : risque d’éviction des linéaires des concurrents du capitaine de catégorie (ce dernier pouvant, notamment, profiter de sa relation privilégiée avec le distributeur pour influer sur l’assortiment et l’agencement des rayons au détriment de ses concurrents) ; risque d’entente entre distributeurs qui pourraient se concerter par le biais de capitaines de catégorie communs (par exemple, dans leur politique de prix) en utilisant les informations transmises par ces derniers.L’Autorité invite donc les professionnels à élaborer un code de bonnes pratiques, sous l’égide