Priorité à l’interactivité

Maintenant que vous avez repris les rênes de L’Oréal Grand Public France, quelles sont vos premières ambitions ?C’est très simple. Nous voulons rester leader et continuer de nous développer sur un marché boosté par l’innovation. Par exemple, nous souhaitons travailler le segment du maquillage encore sous-développé en France, pour élargir notre cible et atteindre des consommateurs plus jeunes. Les hommes aussi, font partie de nos projets de croissance. Vous savez, ils représentent un volume de vente non négligeable et aiment de plus en plus prendre soin d’eux ! Des objectifs précis ?Bien sûr. Ils s’inscrivent dans la continuité de notre stratégie. Le premier objectif est de continuer à générer de la croissance et à dynamiser le marché en offrant aux consommateurs le meilleur en terme de qualité, de sécurité et d’efficacité produits. Par exemple nous avons lancé la première gamme de protection solaire pour les peaux sensibles en grande distribution avec Mixa, et en maquillage nous mettrons bientôt sur le marché la première gamme de vernis à ongles professionnelle en grande distribution, avec un choix de nuances jamais vu, chez Gemey-Maybelline.Ensuite, nous tenons à renforcer notre politique de partenariat avec les distributeurs. En clair, nous souhaitons apporter un meilleur service aux consommateurs et de nouveaux projets aux enseignes afin de moderniser, de valoriser et de développer la présentation des gammes en point de vente. Nous voulons redonner une vraie dynamique au marché de l’hygiène beauté en France.Enfin, notre dernier objectif est d’intégrer dans nos mix les nouvelles technologies et le digital.Pouvez-vous développer ?Le digital, c’est une formidable opportunité pour nos marques de créer de la proximité avec la consommatrice, d’innover en services et en conseils.De nouveaux services ? Lesquels ?Et bien, pour faciliter le contact du consommateur avec nos marques, nous avons notamment développé l’application iPhone Instant Beauty L’Oréal permettant aux femmes d’obtenir, en direct, les détails sur le produit en point de vente…Dans un autre registre, nous avons testé avec Carrefour Planet, le Make Up Bar, sous forme de bornes. Ce sont des consoles interactives qui permettent à la femme, en point de vente, de scanner le produit qu’elle souhaite. Elle se prend alors en photo et voit directement sur elle l’effet du produit qu’il s’agisse d’une coloration, d’un rouge à lèvres ou d’un vernis à ongles, par exemple. Finis les testeurs, place au numérique donc.Notre but est bien de réenchanter l’hygiène-beauté en hypermarché et de créer une fracture. Il faut savoir qu’en général, le consommateur est avide de conseil et d’information dans nos catégories… Et maintenant, nous l’aidons à choisir ce qui lui correspond réellement. Cette année, nous voulons déployer ce type de technologie dans les différentes enseignes et d’autres projets sont également en développement.Cette borne séduit-elle ?Oui. Selon les premiers résultats, nous avons constaté qu’une femme sur trois consulte cette borne Make Up et achète plus facilement des produits, deux fois plus même. Clairement, c’est une aide à la vente.Vous évoquez souvent la proximité. Pourquoi ? C’est un point important en effet, la beauté et l’hygiène y sont sous développés en proximité. Nous travaillons notamment sur le développement d’une offre plus complète avec nos partenaires distributeurs pour les formats de proximité. Le but est de construire une offre alléchante, simple et agréable pour la consommatrice et toute sa famille. Nous avons donc un travail de category management et de merchandising à faire et avons investi dans la connaissance du “shopper” : ainsi nous réalisons des études très régulièrement en maquillage, en coloration, en capillaire… afin de comprendre ses besoins, ses attentes, ses freins en situation d’achat dans les points de vente.Mais aussi ce qu’il recherche et comment mieux l’aider à s’orienter et plus facilement. L’objectif est bien d’aboutir à des préconisations claires en terme d’organisation du rayon, d’offres et d’expression de la personnalité des marques. C’est essentiel. Repères Une carrière 100% L’OréalDiplômé de HEC, Hervé Navellou, entré, chez L’Oréal, en 1986 comme chef de produit, se voit rapidement confier la direction de Garnier en Belgique. Puis, il devient directeur général de L’Oréal Paris, en Allemagne. Quelques années plus tard, il rejoint la zone Amérique Latine comme patron de L’Oréal Grand Public. En 2005, il s’envole pour l’Asie où il occupe les mêmes fonctions. Enfin, en 2007, Hervé Navellou prend la direction de la filiale L’Oréal au Mexique avant de devenir, en 2010, directeur général de L’Oréal France.