A en croire les déboires des grands distributeurs français au Japon, investir le marché nippon n’a rien d’une conquête facile. Carrefour en est l’exemple. Entre 2000 et 2003, le groupe ouvre une série d’hypermarchés situés près des principales villes du pays. Le concept ne plaît pas aux Japonais et, quelques années plus tard, en 2005, Carrefour céde huit magasins (soit 326 M€ de chiffres d’affaires) au groupe japonais Aeon. L’expérience nippone de Carrefour s’achève là. Aeon conserve, tout de même le nom de l’enseigne jusqu’en 2008, date où le groupe japonais annonce la fin des contrats de licence qui le liait encore au Français. Cet échec&& est révélateur d’un marché pour lequel, sans clés ni codes culturels, il est impossible d’entrer.
Premier obstacle : les Japonais n’ont pas la culture de l’hypermarché. Les cinq plus grands acteurs de dépatô (grands magasins) ont annoncé des pertes de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 5 à 7 % en janvier 2010 (source UbiFrance - MEU Tokyo). “Le pourcentage de population qui fait ses courses en hyper est très faible “, commente Stéphane Lagut, associé chez Ernst & Young. Pour une question d’espace, d’abord, enjeu majeur de la répartition de l’offre commerciale du pays. “Environ 90 % de la population vit sur 10 % du territoire, concentrée autour des zones de consommation, comme Tokyo et Osaka”, continue Stéphane Lagut. Chaque mètre carré est