Tempête dans un verre d’eau. La croisade anti-huile de palme menée par la France en 2012, suite à la proposition du sénateur PS Yves Daudigny de taxer à hauteur de 300% les ingrédients fabriqués à partir de cet oléagineux, est retombée comme un soufflé. L’amendement – appelé “taxe Nutella”– a été rejeté et le dernier rapport publié par le Fonds Français pour l’alimentation et la santé (FFAS) l’atteste: “L’huile de palme n’est pas un poison, c’est une matière première alimentaire comme une autre”, rappelle Alain Rival, co-rédacteur du rapport et correspondant Filière palmier à huile au Cirad. C’est même, justement, pour ses caractéristiques physico-chimiques incomparables que cette huile a été progressivement adoptée en France depuis 20 ans. Contrairement aux autres huiles végétales fluides, elle a la particularité de figer naturellement à température ambiante, sans passer par un procédé d’hydrogénation partielle générateur d’acide gras trans, extrêmement cancérigènes. Pour les industriels, notamment les biscuitiers, c’est également un substitut économique au beurre laitier (qui contient autant d’acides gras saturés que l’huile de palme), apportant des propriétés analogues de consistance et de fondant, à un prix – 500 à 600?$ la tonne d’huile de palme raffinée contre 3?500?$ la tonne de beurre- beaucoup plus faible.
Difficile substitutionPourquoi, alors, cette huile si prisée par les fabricants alimentaires depuis des décennies a-t-elle soudainement été pointée du doigt? Le contexte politique de la fin de l’année 2012 y est pour beaucoup. En pleines discussions sur le PLFSS 2013, l’amendement Daudigny visait, sous couvert de santé publique, à participer au rééquilibrage des comptes de la Sécurité Sociale, en