Un milliard et demi d’obèses, dans le monde, contre 868 millions d’affamés, en 2012. Un constat paradoxal qui semble pointer les limites du modèle agro-industriel. Alertant sur les dangers d’une globalisation poussée à son extrême, Jean-Louis Rastoin, directeur de la chaire Unesco en Alimentations du monde de Montpellier SupAgro, livre un état des lieux de notre système alimentaire mondial. Et en appelle à la responsabilité des gouvernements pour casser une spirale destructrice d’hommes, d’emplois et de valeur, d’ici à 2050.
À l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation, le 16?octobre dernier, le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a rappelé que près de 870millions de personnes souffraient de la faim, dans le monde. Un constat d’échec?Nous sommes actuellement dans une impasse. Dans les pays en voie de développement, l’agriculture traditionnelle n’arrive pas à nourrir la population locale. Résultat: 2?milliards de personnes souffrent de déficit alimentaire. Pour pallier ce manque, ces pays se sont mis à importer des céréales et oléagineux, ce qui fait d’eux les premières victimes de la guerre des prix agricoles. Les années2012 et2013 vont être très dures pour eux. Les prix sont en train de repartir à la hausse, les impactant de plein fouet. Tandis que leurs gouvernements, conscients que des émeutes de la faim pourraient les faire basculer, essaient de limiter l’envolée des prix internes, par le biais de subventions. Mais cela les ruine. C’est un cercle vicieux.
Pourquoi n’arrive-t-on pas à nourrir l’ensemble de la population mondiale, aujourd’hui ?La communauté internationale est impuissante pour résoudre ce problème. Et cela ne date pas d’hier. Le 16?octobre dernier, on a